LAPRISE EN CHARGE DE L’HEMORAGIE DU PERIPATUM EN REANIMATION (Apropos de 96 cas)

L’hémorragie en obstétrique reste parmi les causes majeures de morbidité et de mortalité matérno- foetales. Il constitue un motif très fréquent d’admission des femmes enceintes en réanimation. Ce travail prospectif porte sur 96 patientes admises pour hémorragie de pré et du postpartum au service de Réanimation Mère Enfant de CHU HASSAN II FES du 1er janvier 2009 au 31 Décembre 2012. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’incidence du choc hémorragique obstétrical en milieu de réanimation, de chercher ses facteurs favorisants et étiologiques et de proposer une conduite thérapeutique et préventive. Sur 22962 accouchements effectués en 4 ans, 96 cas de choc hémorragique ont été dénombrés, leur fréquence est de 4 ‰ accouchements. L’âge moyen des patientes est de 30,26 ans, avec des extrêmes allant de 20 à 40 ans avec une nette prédominance des patientes multipares (68 .75%). Le choc hémorragique est plus fréquent au cours du postpartum immédiat (61.49%), 32.29% des parturientes présentent une pathologie évolutive au cours de la grossesse (PP, HRP, pré éclampsie.). Les étiologies du choc hémorragique sont dominées par les inerties utérines (40%), 23.08% des patientes ont été admises dans un état de choc hémorragique grave (TA<60 mm Hg) et 15.38% ont eu un (GCS<9). Quatre vingt-quinze des patientes (98,5%) ont été transfusées par des culots globulaires avec une moyenne de 4 culots globulaires, 70.8% ont reçu du PFC et 38.5% ont bénéficié d'un apport de plaquettes. 13.44 % des patientes admises pour choc hémorragique ont subi une hystérectomie d'hémostase. La CIVD est la plus fréquente (15.2%). La mortalité maternelle est de 11.45%. La durée de séjour moyenne des patientes hospitalisées pour choc hémorragique est de 5 jours. Celle des femmes décédées est significativement diminuée ce qui explique la gravité du tableau clinique initial. L'incidence du choc hémorragique rapportée dans la littérature est de 1% des grossesses selon COHEN (29). L'appréciation de la gravitédu choc hémorragique se fait plus objectivement sur son retentissement sur l'état hémodynamique. Mais selon BONNAR (1) l'expression clinique des troubles hémodynamiques est tardive par rapport à la quantité de sang perdu ; Ainsi une hypotension artérielle <80 mmHg traduit une perte sanguine supérieure à 1500 ml. Les étiologies du choc hémorragique sont dominées par l'inertie utérine, les traumatismes de la filière génitale et les anomalies placentaires. L'amélioration du pronostic du choc hémorragique dépend de la rapidité du diagnostic et de la prise en charge thérapeutique. D'ailleurs l'étude des facteurs pronostiques dans notre travail a montré que la défaillance hémodynamique (TA<60 mmHg) et l'apparition des troubles d'hémostase assombrissent le pronostic, alors que l'utilisation des vasoconstricteurs peut nettement améliorer le pronostic. La prévention passe par un dépistage précoce des facteurs de risque et la surveillance rigoureuse des grossesses et des accouchements

Référence1242
Année2013
TypeThèse
Lien document
AuteurAmissah john K
DisciplineRéanimation mére et enfant
EncadrantHarandou M