Une expérience de psychiatrie de liaison au Maroc : étude transversale sur 24 mois

La psychiatrie de liaison s’occupe des troubles psychiatriques se manifestant chez les patients des autres disciplines médicales et comporte trois grands types d’activité : clinique, pédagogique et de recherche. L’étude concerne les patients hospitalisés à temps plein dans les services médico-chirurgicaux et les patients admis en hôpitaux de jour, en consultation externe et aux urgences à travers une étude transversale sur 24 mois faite au sein du centre hospitalier universitaire Hassan II à Fès. Nous avons évalué certaines dimensions de cette discipline qui est encore jeune dans notre pays

Objectifs

étudier la prévalence et la nature des troubles psychiatriques rencontrés lors des activités de psychiatrie de liaison, identifier les services les plus demandeurs ainsi que les motifs les plus fréquents

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale sur une période de 24 mois allant de janvier 2010 à décembre 2011 et portant sur 180 demandes d’avis psychiatriques provenant des différents services médico-chirurgicaux du CHU de Fès. L’avis psychiatrique est réalisé en se basant sur un entretien psychiatrique. Les données sont recueillies à l’aide d’un hétéro-questionnaire comprenant 24 items remplis par un psychiatre. Après un examen psychiatrique initial, un suivi est proposé au patient au sein du service de psychiatrie lorsqu’un trouble psychiatrique catégorisé a été identifié

Résultats

Durant la période de l’étude, 22 services du CHU avaient demandé un avis psychiatrique. Les services les plus demandeurs d’avis étaient la dermatologie (16 %) et la néphrologie (11 %). Les motifs les plus fréquents des demandes étaient l’agitation psychomotrice et l’évaluation d’une tentative de suicide (17 % chacun). Les troubles dépressifs (47 %) et les troubles psychotiques (11 %) étaient les diagnostics les plus fréquemment portés. La prise en charge psychiatrique était basée essentiellement sur un traitement pharmacologique dans 60 % des cas et l’évolution était favorable dans 80 % des cas

Conclusion

Notre étude a montré une prévalence importante de troubles psychiatriques parmi les patients hospitalisés dans les différents services de médecine et de chirurgie de notre centre hospitalier universitaire, justifiant ainsi la création d’une unité de psychiatrie pour pouvoir mieux répondre aux demandes de soins et de suivi des patients

Référence3012
Année2013
TypeArticle
Lien externehttp://www.em-consulte.com/article/928784/alertePM
Disciplines associéesFaculté de Médecine et de Pharmacie de Fès
AuteurBarrimi M
Auteurs associésElghazouani F, Aarab C, Tliji A, Rharrabti S, Lahlou F, Rammouz I, Aalouane R
DisciplinePsychiatrie
RevueL'ENCÉPHALE
Référence Revue40(5 ):373-379