Profil épidémiologique des uvéites au service de médecine interne (à propos de 61 cas)

Introduction

L’uvéite est une inflammation de l’uvée, composée de l’iris, le corps ciliaire et la choroïde. Elle réalise des tableaux divers et peut mettre en jeu le pronostic visuel des patients. Ses causes sont multiples regroupant essentiellement les maladies purement ophtalmologiques, les maladies infectieuses, les maladies de système et les causes médicamenteuses. L’objectif de notre travail est de décrire les différents aspects anatomocliniques, étiologiques et thérapeutiques des uvéites chez nos patients. Cette étude avait aussi pour but d’évaluer nos pratiques en matière de gestion initiale et de suivi des uvéites

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective ayant porté sur l’ensemble des patients nouvellement diagnostiqués et suivis au service de médecine interne sur une période de 18 mois allant de janvier 2015 au juin 2016. Les critères d’inclusion étaient la présence d’une uvéite confirmée par un examen ophtalmologique initial complet, d’une prise en charge diagnostique étiologique initiale ainsi que d’un suivi thérapeutique régulier

Résultats

Nous avons colligé 61 patients dont 36 hommes et 25 femmes avec un sex ratio H/F de 1,44. L’âge moyen était de 35,8 ans avec écart type de 11,28 [des extrêmes allant de 13 ans à 58 ans]. Le mode d’installation était aigu chez 52 % de nos patients et les motifs de consultation les plus fréquents étaient la baisse d’acuité visuelle retrouvée chez 54 patients (88,5 %). L’uvéite totale était la forme anatomique la plus fréquente (63,9 %), suivie des uvéites postérieures (29,5 %), puis antérieure (5 %). Une vascularité était trouvée chez 21 cas (34,4 %) et un décollement rétinien chez 9 cas (14,7 %). L’atteinte était bilatérale dans 78,6 % des cas et unilatérale chez 21,3 %. En ce qui concerne la symptomatologie extra-ophtalmologique, les signes dermatologiques étaient les plus fréquents, retrouvés chez 40,9 %, représentés essentiellement par une aphtose bipolaire et une pseudo-folliculite. Les étiologies les plus fréquentes étaient la maladie de Behçet (42,6 %), la cause infectieuse (6,5 %), le lupus (3,2 %) et la sarcoïdose (1,63 %). Alors que dans 45,9 % des cas l’étiologie reste indéterminée. Quatre-vingt-treize pour cent de nos patients ont été mis sous une corticothérapie. La voie locale a été utilisée chez trois cas d’uvéite antérieure, la voie générale dans 54 cas (88,5 %). On a eu recours à un traitement immunosuppresseur dans 54 cas (88,5 %) ayant une atteinte postérieure ou totale, à base de cyclophosphamide, azathioprine et anti-TNF alpha. Une rémission totale a été notée chez 20 patients (32,7 %) et une rémission partielle chez 10 patients (16,4 %). Dix-neuf patients (31,1 %) avaient présenté au moins une récidive. Douze patients (19,6 %) avaient gardé des séquelles

Conclusion

Notre étude a permis de décrire l’épidémiologie des uvéites, à savoir le nombre des cas d’uvéite, le sexe, l’âge, la latéralité, le type anatomique, les signes d’appels oculaires et extra-oculaires, le profil étiologique. Les résultats de notre série sont globalement comparables à celles publiées par les différents centres d’uvéite

Référence3183
Année2016
TypeArticle
Lien externehttp://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866316307548
AuteurAtik S
Auteurs associésOubelkacem N, Hamri L, Khoussar I, Khammar Z, Ouazzani M, Berrady R
DisciplineMédecine interne
RevueLa Revue de Médecine Interne
Référence Revue37(2):A159