PREVALENCE DU SYNDROME METABOLIQUE AU COURS DE LAPOLYARTHRITE RHUMATOÏDE

Introduction :
La prévalence du syndrome métabolique au cours de la polyarthrite rhumatoïde semble être élevée, suggérant que l’inflammation systémique et les thérapeutiques utilisées joueraient un rôle dans le développement de ce syndrome. L’objectif de notre travail est de déterminer la prévalence du syndrome
métabolique dans la polyarthrite rhumatoïde, d’identifier les facteurs associés à sa présence, et d’évaluer l’influence des thérapeutiques antirhumatismales sur sa survenue

Matériels et méthodes :
La prévalence du syndrome métabolique a été évaluée transversalement chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde remplissant les critères de l’American College of Rheumatology (ACR) 1987 ou les critères ACR/EULAR 2010 ( European League Against Rheaumatism) sur une période de 17 mois (Juillet 2011- Décembre 2012) en utilisant trois définitions de syndrome métabolique : National Cholesterol Education Program / Adult Treatment Panel III 2005 (NCEP/ATP III 2005), International Diabetes Federation 2005, and American Association of Clinical Endocrinologists 2003. La saisie des données et leur traitement ont été faits à l’aide du logiciel SPSS v18. Une analyse bi-variée ainsi qu’une régression logistique ont été utilisées pour identifier les facteurs associés au syndrome métabolique

Résultats :
La prévalence du syndrome métabolique au cours de la polyarthrite rhumatoïde varie de 24,6% à 30,7% en fonction de la définition utilisée. Sa présenceétait associée à un âge plus élevé (p<0,001) , une activité plus importante de la maladie (VS : p=0,001 , CRP : p=0,03, DAS 28 : p=0,01), un retentissement fonctionnel plus important ( p=0,001) , la sévérité de la polyarthrite rhumatoïde (p<0,001), et une hyper uricémie (p=0,002). Les autres facteurs (sexe niveau éducationnel, durée d'évolution de la polyarthrite rhumatoïde, bilan immunologique) ne semblaient pas être associés à la présence du syndrome métabolique. Une association a été retrouvée avec la prise de corticothérapie (p=0,03) à des doses élevées (p=0,03)et aussi avec la prise d'AINS (p <0,001). L'utilisation du méthotrexate était lié à une moindre fréquence du syndrome métabolique (p=0,01). Par ailleurs aucune relation n'a été retrouvée avec la prise des autres traitements de fonds conventionnels, et les biothérapies. Après régression logistique, il persistait une association avec la sévérité de la polyarthrite rhumatoïde (OR=5 ; IC95%= [1,96-13,16] ; p=0,001) et la prise d'AINS (OR=2,88 ; IC95% [1,1-7,48] ; p=0,03). La prise du méthotrexate était associée à la moindre risque de développer le syndrome métabolique chez nos polyarthrite rhumatoïde (OR =0,32 ; IC95%= [0 ,12-0,86] ; p=0,02) Conclusion : Notre étude suggère que le syndrome métabolique fréquent chez les patients âgés ayant une polyarthrite rhumatoïde active, handicapante et sévère. La corticothérapie à dose élevées, les AINS et l'hyper uricémie semblent être associées à un risque accru de syndrome métabolique. La prise du Méthotrexate semble diminuer la prévalence de ce syndrome. D'où la nécessité d'une épargne cortisonique et d'un contrôle serré de l'activité de la maladie par un traitement de fond efficace

Référence1233
Année2013
TypeThèse
Lien document
AuteurBelhaj A
DisciplineRhumatologie
EncadrantHarzy T