Les pemphigus constituent un groupe hétérogène de maladies à la fois diverses, peu fréquentes et de pronostics variables, parfois vital. La prise en charge est multidisciplinaire et repose essentiellement sur la corticothérapie générale à forte dose associée ou non à un traitement immunosuppresseur au long court. Le but de notre travail est de déterminer le profil épidemio-clinique des pemphigus de la région drainée par CHU de Fès, d’évaluer l’efficacité de la corticothérapie dans le traitement des pemphigus ainsi que ses effets secondaires et d’elucider les contraintes de la prise en charge, ceci à travers une étude prospective uni-centrique sur 3 ans de Janvier 2008 à Décembre 2010, au sein du service de dermatologie et de vénérologie du CHU HASSAN II de Fès. Parmi les cas de pemphigus recensés lors de cette période, 68 patients ont répondu à nos critères, d’âge moyen de 47,8 ans avec une légère prédominance féminine, il y avait une corrélation anatomo-clinique dans tous les cas ; l’IFD était réalisée chez 84% des malades ; il s’agissait d’un pemphigus profond dans 71% des cas, avec une forme sévère dans 58% des cas, L’hospitalisation était de mise chez tous nos patients avec une durée moyenne de 1mois et demi et un coût moyen de 25.000DH. Tous nos patients étaient mis sous corticothérapie à forte dose associé à un traitement adjuvant immunosuppresseur ou anti-inflammatoire dans la moitié des cas. Dans notre étude une rémission partielle notée chez 98,5% de nos patients, avec une rémission complète dans 36.8% des cas, cependant des effets secondaires ont été constatés dans 56% des cas et la rechute dans 30% des cas. L’association d’un traitement immunosuppresseur à la corticothérapie à forte doses avec un protocole de dégression dés le contrôle de la maladie semble une option thérapeutique intéressante pour obtenir une rémission complète dans les plus brefs délais et ainsi diminuer la dose cumulée de stéroïdes avec le minimum d’effets secondaires avec une rémission complète obtenue chez 51,6% des patients sous corticothérapie associé à un traitement adjuvent versus seulement 27,3% des patients sous corticothérapie seule. En plus, les patients semblent d’autant plus répondeurs que le traitement est instauré précocement après le début de la maladie et que la forme de la maladie n’est pas sévère. Dans notre étude nous étions confronté aux contraintes socio-économiques et culturelles de nos patients ce qui nous a limité en thérapeutique, vu le coût du traitement et le manque de moyens financiés da nos malades mais également dans l’observance thérapeutique, 24% de nos patients étaient perdus de vue. Ces constatations illustrent que le pemphigus est une pathologie dont la prise en charge est lourde, coûteuse et de longue durée nécessitant une collaboration multidisciplinaire et une adhérence du patient au traitement.
| Référence | 1924 |
| Année | 2011 |
| Type | Thèse |
| Lien document | |
| Auteur | Benchat L |
| Discipline | Dermatologie |
| Encadrant | Mernissi FZ |
