Les traumatismes du rein chez l’enfant (à propos de 23 cas)

Objectifs : Le but de ce travail est d’exposer à partir d’une revue de littérature récente et à partir de nos observations concernant des enfants victimes de traumatismes rénaux, la prise en charge diagnostique et thérapeutique de ces traumatismes, en comparant nos résultats avec ceux des autres séries nationales et internationales.
Patients et méthodes : Nous rapportons une étude rétrospective de 23 dossiers d’enfants hospitalisés pour traumatismes du rein, colligés au sein du service de chirurgie pédiatrique du CHU Hassan II de Fès, durant une période de 6 ans (Du 1er Janvier 2002 au 31 Décembre 2007).
Résultats : L’âge moyen des enfants traumatisés est de 10 ans (4-15 ans), avec nette prédominance masculine (70 %). Les chutes et les accidents de la voie publique sont les grands pourvoyeurs de ces traumatismes (74 % et 17 % respectivement). Le traumatisme rénal est fermé chez tous les patients, et concerne le rein gauche dans la majorité des cas (66 %). Il a permis de révéler un rein pathologique dans 13 % des cas. Les enfants traumatisés sont admis généralement le même jour du traumatisme (82,6 %), et le diagnostic clinique de la lésion rénale est évoqué devant la notion de traumatisme abdominal, associé le plus souvent à une hématurie macroscopique (74 %), à des douleurs abdominales (74 %), et à des signes locaux divers : Défense (26 %), sensibilité (61 %), contact lombaire (8,7 %), modifications cutanées (17,4 %) et autres. Le traumatisme du rein est associé à des lésions extra rénales dans la moitié des cas (52,2 %), dont les plus fréquentes sont les lésions viscérales (Spléniques dans 30,4 % des cas), et les lésions du squelette (21,7 %). Le bilan radiologique initial comprend la réalisation d’un cliché d’abdomen sans préparation (82,6 %), qui a montré des signes indirects du traumatisme (40 %), et l’échographie qui a identifié des anomalies rénales dans 56,5 % des cas. L’uroscanner a permis de classer les lésions rénales en 4 stades selon la classification de CHATELAIN: 3 cas de stade I (13,1 %), 12 cas de stade II (52,2 %), 7 cas de stade III (30,4 %), et 1 seul cas de stade IV (4,3 %). Notre série confirme l’attitude conservatrice quelque soit la sévérité de l’atteinte rénale, avec une abstention chirurgicale dans 74 % des cas. L’intervention a concerné 26 % des patients : 1 enfant a été opéré en urgence pour une lésion associée menaçant le pronostic vital, 5 enfants ont été opéré en différé dont 4 ont bénéficié d’un traitement conservateur (Nécrosectomie rénale partielle, suture d’une rupture de la voie excrétrice, drainage simple ou à travers une néphrostomie percutanée d’une collection péri rénale). Un traitement radical a été effectué chez 1 enfant ayant un traumatisme sur rein pathologique (Syndrome de jonction pyélo-urétérale avec destruction parenchymateuse totale). De même, le traitement endoscopique a été réalisé chez un seul enfant. Tous nos patients ont évolué favorablement, avec une durée moyenne d’hospitalisation de 12,3 jours (3 à 24 jours). Aucune complication n’est observée avec un recul de 3,5 mois en moyenne (1 mois à 1 an).
Conclusion : Le diagnostic d’une lésion rénale doit être évoqué devant tout traumatisme abdominal de l’enfant qu’il soit isolé ou dans le cadre d’un polytraumatisme, d’autant plus si une hématurie est associée. Il repose sur un ensemble d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques, permettant de dresser un bilan lésionnel complet, et de guider la prise en charge thérapeutique de ces traumatismes rénaux, qui est à tendance conservatrice dans la majorité des cas, avec une surveillance rigoureuse

Référence2687
Année2008
TypeThèse
Lien document
AuteurMansouri S
DisciplineChirurgie Pédiatrique 1
EncadrantBouabdallah Y