LES NÉPHROPATHIES À IgA (A propos de 18 cas )

La néphropathie à IgA est la glomérulonéphrite primitive la plus fréquente dans les pays développés. Elle est caractérisée par la présence à la biopsie rénale de dépôts mésangiaux d’immunoglobulines de type IgA. L’objectif du travail est d’établir le profil épidémiologique, clinico-biologique et histologique dans un premier temps, puis évaluer la survie rénale et la protéinurie après 18 mois d’évolution. Nous avons réalisé une étude rétrospective comprenant les cas de la néphropathie à IgA, colligés dans le service de néphrologie-transplantation et hémodialyse, en collaboration avec l’unité d’anatomopathologie du centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès de janvier 2009 à décembre 2014. Dix-huit patients ont une néphropathie à IgA, avec prédominance masculine (SR=1,6). L’âge moyen de nos patients au moment du diagnostic est de 26 ans. Il s’agit d’une maladie de Berger chez 7 patients (39%), d’un purpura rhumatoïde dans 10 cas (56%) et d’une néphropathie à IgA secondaire d’une dermatose bulleuse dans un cas (5%). L’hématurie et la protéinurie non néphrotique, les principaux motifs d’hospitalisation, sont trouvées de manière égale chez 67% des patients, une hypertension artérielle est présente chez 39% des patients, le syndrome néphrotique est retrouvé dans 17% des cas. 72% ont une fonction rénale normale, contre 28% présentant une insuffisance rénale. La ponction biopsie rénale (PBR) a été réalisée chez tous les patients. La principale indication de la PBR est la présence d’une protéinurie associée à une hématurie ou une protéinurie seule dans 61% des cas. Les lésions observées à la microscopie optique sont selon la classification d’Oxford: M1 (28%), E1 (17%), S1 (11%), T1 ; T2 (11% ; 6%). L’immunofluorescence faite chez 17 patients : IgA (100%), IgM (24%), C3 (58%), kappa (18%), lambda (12%) et fibrinogène (12%). Les IgG et C1q ne sont pas retrouvées chez nos patients. Sur le plan thérapeutique, tous les patients ont été mis sous IEC et/ou ARA2, dont 83% associés à une corticothérapie et/ou immunosuppresseurs. La rémission complète de la protéinurie est notée chez 61% des patients et la survie rénale est favorable chez 83% des patients après 18 mois de suivi. La prise en charge de la néphropathie à IgA se base sur le diagnostic précoce d’où l’intérêt du dépistage.

Référence868
Année2016
TypeThèse
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AuteurEl youssfi S
DisciplineNéphrologie
EncadrantSqalli houssaini T