Les communications interauriculaires. Expérience du service CCV du CHU Hassan II – Fès (A propos de 22 cas)

Les communications interauriculaires sont, après la bicuspidie aortique, les malformations cardiaques les plus fréquentes : 10% des cardiopathies diagnostiquées à la naissance, et 30 à 40% de celles dépistées chez l’adulte. Leur détection est de plus en plus précoce grâce aux progrès de l’échocardiographie. Réputées simples, les CIA recèlent néanmoins de nombreux pièges diagnostiques et évolutifs, expliquant l’absence de consensus dans leur prise en charge. Leur traitement est actuellement en pleine évolution avec, faisant suite au développement de nouvelles voies d’abord chirurgicales plus esthétiques, l’essor récent des techniques de fermeture percutanée par cathétérisme interventionnel, avec la prothèse d’Amplatz. Cette véritable révolution thérapeutique a suscité un regain d’intérêt pour cette pathologie.

Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective analytique et descriptive menée dans le service de chirurgie cardiovasculaire du centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès entre juin 2010 et mars 2015, période durant laquelle 22 patients ont bénéficié d’une fermeture chirurgicale de CIA. Parmi ces 22 patients (extrêmes d’âges : 7 à 58 ans, âge moyen : 31,31 ans) 17 présentaient une CIA de type ostium secundum, et 5 une CIA de type sinus venosus. Après exploration électrique, radiologique et échocardiographique doppler, tous les patients ont été opérés sous circulation extracorporelle, par sternotomie médiane, avec fermeture de la communication par un patch synthétique (91 % des cas) ou par suture directe de la communication (9 % des cas).

Résultats: La mortalité opératoire et postopératoire a été nulle. La morbidité opératoire colligée consistait en des complications cardiaques : hématome de l’OD (1 cas), épanchement péricardique (3 cas), les troubles du rythme cardiaque, à type de tachycardie supraventriculaire (1 cas) ; des complications infectieuses banales d’évolution favorable sous antibiothérapie adaptée (1 cas) et complications respiratoires à type de pneumothorax drainé (1 cas). L’intervention chirurgicale a permis une amélioration clinique chez tous les patients. A l’échocardiographie de contrôle, aucun patient n’a gardé un shunt résiduel ainsi qu’une nette amélioration a été notée chez les patients porteurs d’une HTAP préopératoire.

Conclusion : le traitement chirurgical conventionnel sous CEC, par son efficacité, sa reproductibilité et sa faisabilité, reste un élément incontournable dans l’arsenal thérapeutique pour la correction des CIA. Ses excellents résultats, y compris chez l’adulte (32 % de la population étudiée était âgée de plus de 40 ans), suggèrent la fermeture systématique de toutes les CIA diagnostiquées. Malgré l’avènement des nouvelles techniques, moins invasives, quoique moins performantes, la place de la fermeture chirurgicale des CIA demeure importante.

Référence707
Année2016
TypeThèse
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AuteurChaoui R
DisciplineChirurgie Cardiovasculaire
EncadrantMessouak M