L’ALLERGIE AU LATEX CHEZ LE PERSONNEL DE SANTE DU CHU HASSAN II DE FES

L’allergie au latex est devenue un sujet d’actualité. Sa prévalence n’a cessé d’augmenter au cours de cette dernière décennie chez les personnes exposées et particulièrement les professionnels de santé en raison de l’utilisation accrue de gants et de dispositifs médicaux en latex. Le but de ce travail est d’évaluer cette prévalence chez le personnel soignant du CHU Hassan II de Fès. Il s’agit d’une enquête transversale à l’aide d’un questionnaire rempli par les participants et de prick-tests au latex et aux principaux pneumallergènes. Cette étude a concerné 150 sujets dont 79 femmes (53%) et 71 hommes (47%). Cette population se compose de 60 médecins (40%), 70 infirmiers polyvalents (47%), 5 infirmiers anesthésistes (3%), 13 aides soignantes (9%) et 2 sages femmes (1%). Sur questionnaire, 45 sujets soit 30 % des participants présentent des signes cliniques en rapport avec le latex. Les signes cliniques sont essentiellement cutanés à type de prurit dans 69% des cas, d’eczéma dans 35,6% des cas, d’érythème dans 26,7% des cas et d’urticaire dans 22,2% des cas. La rhinite a été rapportée dans 15,6 % des cas, la conjonctivite dans 9 % des cas et l’asthme dans 2,2 % des cas. Les prick-tests au latex sont positifs chez 4 sujets soit une prévalence de 2,6%. Toutes des femmes, il s’agit de 2 aides-soignantes, 1 médecin et 1 infirmière dont l’âge moyen est de 31,5 +/- 15 ans et la durée moyenne d’exercice est de 10 +/- 16 ans. Cliniquement, les manifestations cutanées sont au premier plan, rapportées dans 3 cas. Elles sont isolées chez 2 sujets et associées à la conjonctivite chez le troisième. La rhinite est retrouvée dans un seul cas en association avec la conjonctivite. La fréquence de l’atopie parmi le groupe sensibilisé au latex (75%) est supérieure à celle retrouvée chez le groupe latex-négatif.Chez les sujets latex-positifs, des prick-tests aux fruits exotiques (banane, avocat, kiwi) ont été réalisés et se sont avérés négatifs chez tous les sujets. Même si la prévalence de l’allergie au latex diagnostiquée par l’interrogatoire et les prick tests est faible dans notre série par rapport aux données de la littérature, les données recueillies par l’interrogatoire montrent une prévalence élevée. Cette discordance est expliquée très probablement par le type de réaction présenté par le personnel soignant qui est principalement cutané nécessitant une exploration des réactions retardées par les patchs tests. Ainsi, nous préconisons une sensibilisation du personnel soignant pour consulter de façon précoce devant des symptômes cutanés, oculaires, ORL et/ou respiratoires afin de faire un diagnostic précoce et de mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires.

Référence1652
Année2012
TypeThèse
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AuteurEl mahjoubi S
DisciplinePneumologie
EncadrantAmara B