La mortalité chez les enfants porteurs de corps étrangers des voies respiratoires inférieures: réflexions á propos d’une expérience de vingt ans dans un service d’ORL d’afrique

La mortalité chez les enfants porteurs de corps étrangers des voies respiratoires inférieures reste toujours élevée dans notre pays au moment où elle est très réduite ailleurs. L’objectif de notre étude était d’analyser les données épidémiologiques, d’identifier les besoins en ressources humaines et matériels afin de circonscrire les causes de décès et d’envisager les perspectives de réduction de cette mortalité Nous avons mené une étude rétrospective, portant sur les enfants (0 à 15 ans) décédés des suites d’une inhalation de corps étranger. Ces patients ont été pris en charge dans le service d’ORL du centre hospitalo-universitaire Aristide LE DANTEC du 1er Janvier 1988 au 31 décembre 2007 soit une période de 20 ans. Durant cette période, 161 enfants avaient inhalé un corps étranger et 10 soit 6,2% des cas sont décédés à la suite de l’accident. L’âge moyen des patients était de 21 mois avec des extrêmes allant de 7 mois à 5 ans. 50% des patients avaient un âge compris entre 12 et 18 mois. Une légère prédominance masculine a été notée dans notre série avec 6 garçons pour 4 filles. Le délai moyen d’admission était relativement long : 8,5 jours. Le syndrome de pénétration classique a été retrouvé chez huit patients soit 80%. Le corps étranger était de nature organique chez neuf patients (90% de la série globale) et anorganique à type de perle chez un patient (10% de la série globale). La localisation laryngée était importante (30%). Six patients ont bénéficié d’une trachéotomie.. La cause du décès était : • dans 40% des cas des complications liées à l’endoscopie • dans 20% des cas, des problèmes de matériel défectueux ou manquant • dans 20% des cas, un arrêt cardio- respiratoire au cours de la trachéotomie.• dans 10% des cas, un problème d’ordre anesthésique à type d’arrêt cardiorespiratoire.• dans 10% des cas, un défaut de surveillance post-endoscopique expliquant une obstruction canulaire par un bouchon muqueux. La réduction de cette mortalité passera inéluctablement par trois volets : la prévention, l’amélioration du plateau technique et la réorganisation de la gestion des urgences.

Référence2292
Année2009
TypeThèse
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AuteurDiouf mame S
DisciplineOto-rhino-laryngologie
EncadrantOudidi A