Infarctus du ventricule droit (A propos de 11 cas)

L’infarctus du myocarde peut toucher tout territoire myocardique, néanmoins l’atteinte du ventricule droit isolée est exceptionnelle. Elle est souvent biventriculaire avec une mortalité élevée de l’ordre de 30% comparativement à celle du VG isolée (6%). A travers ce travail rétrospectif et descriptif, nous avons voulu apporter notre contribution en nous fixant certains objectifs: v Evaluer la prévalence de l’infarctus du myocarde aigu étendu au VD. v Etudier les particularités épidémiologiques, cliniques, diagnostiques, thérapeutiques et pronostiques de celui-ci. v Comparer les résultats de notre série à ceux de la littérature. Il s’agit donc d’une étude rétrospective et descriptive réalisée dans le service de Cardiologie de l’HMMI de Meknès. Elle a été menée sur 11 patients admis pour IDM aigu étendu au VD, entre janvier 2008 à juin 2011. Les résultats de notre série sont: Sur les 180 patients, victime d’un infarctus du myocarde en phase aigue, 11 (6% de l’ensemble des IDM, 23% des IDM inférieurs) avaient un IDM aigu étendu au VD. L’âge moyen est de 61 ans avec des extrêmes de 53 à 70ans, on note une nette prédominance masculine (81% vs 19%). La majorité des patients (81%) ont plus de 03 facteurs de risque cardiovasculaires. La douleur thoracique avec à l’examen physique: la turgescence jugulaire, l’hypotension et la bradycardie étaient les signes cliniques les plus communs chez nos malades. L’ECG a objectivé un sus décalage du segment ST dans les dérivations droites (V3R, V4R) ainsi que dans le territoire inférieur (DII, DIII et AvF) chez tous les patients. La dilatation des cavités droites et les troubles de la cinétique segmentaire étaient les anomalies échocardiographiques les plus fréquentes (63% des patients). Les complications les plus fréquentes sont l’instabilité hémodynamique (46%) et les complications rythmiques (36%). Sur le plan thérapeutique, la thrombolyse a été réalisée chez 09 patients, dont 03 ont bénéficié d’une angioplastie complémentaire après échec de la thrombolyse. 05 patients ont nécessité un remplissage vasculaire, les drogues inotropes ont été utilisées chez 02 de nos patients. La mortalité dans notre série était de 10%. Notre série souligne l’intérêt d’une prise en charge précoce des patients admis à la phase aigue de l’IDM étendu au VD, et l’apport considérable de la thrombolyse comme moyen de revascularisation et son impact positif sur le pronostic.

Référence1518
Année2012
TypeThèse
Lien document
AuteurKajout M
DisciplineHôpital Militaire My Ismail Meknès
EncadrantNazzi M