Confrontations anatomo-cliniques des lymphomes diffus A grandes cellules B (A propos de 58 cas)

INTRODUCTION Le lymphome B diffus à grandes cellules est la variété la plus fréquente des LNH. Il constitue un groupe hétérogène sur le plan clinique, biologique et cytologique. L’âge moyen de survenue se situe dans la 6ème décade mais il peut se voir aussi chez l’enfant. Les patients présentent souvent des masses tumorales uniques ou multiples, de croissance rapide. Bien que toutes ces tumeurs soient positives pour les marqueurs B : CD20, CD79a, il existe des sous groupes moléculaires constitués par des tumeurs positives pour le Bcl-6 et CD10 dit « LBDG du centre germinatif » et des tumeurs de phénotype dit « activé », exprimant le MUM1 et le CD138. Le but principal de ce travail est d’établir une étude descriptive du profil épidémiologique des LBDG, leurs caractéristiques morphologiques, immunohistochimiques, puis faire une comparaison pronostique entre les différents groupes des LBDG à la base des données immunohistochimique.
II- MATERIELS ET METHODES Ce travail est une étude rétrospective de 58 cas de LBDG de toutes localisations confondues, diagnostiqués au service d’anatomie pathologique de Centre Hospitalier Universitaire Hassan II de Fès, durant une période de 4ans, allant de l’année 2009 à l’année 2012. Le diagnostic a été établi après un examen morphologique des prélèvements biopsiques adressés au laboratoire. Cet examen est complété par une étude immunohistochimique à l’aide des anticorps suivants : CD20, CD79a, CD3, CD5, CD138, EMA, ALK1, Bcl-2, Ki67, CK AE1/AE3, PS100 et Mélan A, pour poser le diagnostic positif et faire le diagnostic différentiel. 31 cas ont bénéficié d’une étude immunohistochimique par les anticorps CD10, Bcl-6 et MUM1, afin de classer ces lymphomes en LBDG [CG] et LBDG [ABC], et comparer le pronostic de chaque sous type moléculaire. Nous avons précisé, pour chaque malade, l’âge, le sexe, la localisation de la maladie, le score IPI, le stade Ann Arbor, le profil immunohistochimique, le traitement et l’évolution.
III- Résultats L’âge moyen était de 47.1 ans (16-96ans), avec une légère prédominance masculine (sex ratio=1.07). La localisation ganglionnaire a été noté dans 25.9% des cas, 74.1% étaient de localisation extra-ganglionnaire répartis de la manière suivante : 20.7% au niveau de tube digestif, 17.2% au niveau du thorax, suivi par la peau 13.8%, 8.6% des cas de localisation médullaire, 6.9% au niveau de la sphère ORL, 3.4% au niveau du SNC, 1.7% au niveau de l’orbite et 1.7% au niveau du rein. 81.2% de nos patients étaient dans les stades disséminés de la classification d’Ann Arbor et 18.9% étaient dans des stades localisés. Dans notre série, on a trouvé une association significative entre l’âge et l’évolution (p=0.03) : les sujets âgés > 60ans ont une évolution défavorable par rapport aux patients de moins de 60ans. Nous avons également démontré qu’il y a une association significative entre le score IPI et l’évolution : les patients ayant un score IPI bas (0, 1, 2) avaient une évolution favorable par rapport aux patients ayant un score IPI élevé (3, 4, 5). De nombreuses études ont montré que les LBDG de type centro-germinatif ont une bonne évolution par rapport aux LBDG de type activé. Dans notre étude on n’a pas trouvé une association significative entre le phénotype moléculaire et l’évolution ni entre le phénotype moléculaire et le score IPI du faite de la taille réduite de notre échantillon. Mais, on a constaté que les LBDG de phénotype centrogerminatif ont tendance à une évolution favorable et un score IPI bas, par rapport aux LBDG de phénotype activé qui ont une évolution défavorable et un score IPI élevé.

Référence1758
Année2012
TypeThèse
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AuteurBenhayoune khadraoui K
DisciplineLaboratoire
EncadrantAmarti riffi A