Chylothorax congenital : strategie de prise en charge (A propos de 03 cas)

Le chylothorax congénital idiopathique est une maladie relativement rare. Cependant il constitue la principale cause de l’épanchement pleural à la période néonatale. Le chylothorax congénital peut entraîner une morbidité respiratoire significative, ainsi qu’une malnutrition et une immunodéficience suite à la fuite chyleuse massive. De ce fait, il s’agit d’une pathologie qui nécessite un diagnostic et un traitement en temps opportun. Le traitement conservateur, incluant l’alimentation parentérale exclusive et le drainage thoracique en cas de besoin, s’impose dès le diagnostic et les cas réfractaires nécessitent le recours à un traitement médicamenteux par la somatostatine ou une pleurodèse chimique avant d’indiquer un traitement chirurgical. Cependant, le choix et le calendrier d’escalade thérapeutique ne sont pas clairement définis chez le nouveau-né alors que les périodes d’attentes longues peuvent avoir des conséquences néfastes. L’objectif de cette étude était de rapporter l’expérience du service de réanimation néonatale du CHU Hassan II de Fès afin de déterminer l’incidence et le profil épidémiologique du chylothorax congénital, décrire ses signes cliniques et paracliniques et adopter, à travers notre travail et une revue de la littérature, une stratégie thérapeutique bien codifiée en matière du chylothorax congénital. Ce travail rétrospectif est réalisé par l’analyse de 3 dossiers de patients ayant été hospitalisés dans le Service de Réanimation néonatale de 2012 à 2016 pour chylothorax congénital. Le diagnostic prénatal de l’épanchement pleural bilatéral a été établi chez les 3 nouveau-nés. L’aspect macroscopique du liquide n’était pas contributif à la naissance avant le démarrage de l’alimentation entérale.La ponction pleurale avec analyse cytologique et biochimique du liquide a confirmé la nature chyleuse. Un drainage pleural a été réalisé chez les 3 bébés. Tous nos malades ont été mis initialement sous mesures conventionnelles. Le traitement de deuxième intention a été démarré dès 48 heures d’évolution par La somatostatine chez deux malades avec bonne évolution chez un patient et la survenue de décès dans le deuxième cas suite aux complications de la fuite chyleuse massive. Le recours à une pleurodèse chimique par la Polyvidone iodée a été nécessaire chez le troisième malade avec bonne évolution à court et à moyen terme. La durée moyenne d’hospitalisation était de 20 jours. La reconnaissance de la nature chyleuse de l’épanchement pleural par l’analyse cytologique et biochimique doit conduire à démarrer rapidement un traitement conservateur et adopter un programme d’escalade thérapeutique précoce en cas de résistance à ce traitement conventionnel.

Référence1008
Année2016
TypeThèse
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AuteurYacoubi sahli M
DisciplineNéo-natologie et Réanimation néo-natale
EncadrantBouharrou A