Appendicite et grossesse (A propos de 03 cas)

Introduction : L’appendicite aigue est l’urgence chirurgicale non obstétricale la plus fréquente pendant la grossesse, l’incidence est de 1/1000 à 1/2000 grossesses. Le diagnostic d’appendicite aigue est peu modifié par la grossesse, aussi bien au premier qu’au second trimestre, avec quelques différences significatives dans la présentation entre ces deux trimestres. Notre travail a pour objectif de décrire les particularités de l’appendicite aigue chez la femme enceinte en termes de diagnostic clinique, biologique, radiologique, thérapeutique, évolutive ainsi que les risques encourus pour la mère et le fœtus par l’appendicite aigue.
Matériel et méthodes : Cette étude s’est basée sur la consultation des archives du service ainsi qu’une recherche bibliographique électronique. Il s’agit d’une étude rétrospective des cas d’Appendicite Aigue en cours de la grossesse dans le service de gynécoobstétrique 1 au CHU Hassan II Fès durant l’année 2009. Notre série comporte 3 cas d’Appendicite Aigue et grossesse.
Discussion : En termes d’épidémiologie la plupart des études trouve une prédominance des patientes primipares présentant une appendicite aigue. L’âge de survenue d’appendicite aigue se situe entre 24 et 30 ans ainsi on note une proportion plus importante de survenue au cours du second trimestre de la grossesse.Malgré les multiples tableaux possibles le signe d’examen le plus constant quelque soit le stade de la grossesse reste, comme en dehors de la grossesse, des douleurs provoquées au niveau de la fosse iliaque droite et ceci malgré la migration de l’appendice. La défense et le signe de Blomberg, bien que moins fréquent chez la femme enceinte, sont souvent présent, ceci malgré les modifications anatomopathologiques. Les tableaux cliniques les moins évocateurs sont souvent associés à une pathologie et un âge gestationnel avancé. Comme en dehors de la grossesse la biologie n’est qu’un outil diagnostique supplémentaire ne permettant pas à lui seul ni d’affirmer ni d’infirmer le diagnostic. L’échographie peut préciser, redresser ou appuyer un diagnostic suspecté. Le scanner n’est pas dénué de danger, mais sa haute performance peut, en cas de tableau clinique douteux être d’une aide précieuse. En cours d’intervention toute hypoxie, hypotension, hypertension, acidose, hypo ou hyperventilation doivent être évitées. La cœlioscopie ajoute d’autres risques liés au pneumopéritoine. La chirurgie coelioscopique au cours de la grossesse et notamment l’appendicectomie présente de multiples avantages par rapport à la laparotomie et semble pouvoir être réalisée en toute sécurité pour des stades de grossesse de plus en plus avancés bien qu’il n’y est pas à ce jour de consensus sur le stade limite. L’usage d’agents tocolytiques doit être adapté au cas par cas, ses indications ne sont pas consensuelles et leur efficacité en mesure prophylactique n’est pas démontrée. Dans notre contexte, il n’ya pas de place à la chirurgie coelioscopique pour appendicectomie au cours de la grossesse et la laparotomie prend toute sa place. Conclusion : L’appendicite et grossesse est une association à haut risque materno-fœtale dont le pronostic dépend de la précocité du diagnostic et de la prise en charge thérapeutique.

Référence1566
Année2012
TypeThèse
Lien document
AuteurBen kabbou O
DisciplineGynécologie Obstétrique 1
EncadrantBanani A