Introduction
Les cicatrices hypertrophiques et chéloïdes sont fréquentes après les traumatismes et diverses procédures chirurgicales, affectant considérablement la qualité de vie des patients. L’arsenal thérapeutique est très large, reflétant la complexité de la prise en charge. Des études récentes ont soulevé l’intérêt du laser CO2 associé aux infiltrations ou aux dermocorticoïdes. L’objectif de notre travail est d’évaluer le protocole (dermocorticoïde/laser CO2) chez notre population caractérisée par des phototypes foncés
Matériel et méthodes
Ceci est une étude prospective, menée au service de dermatologie au CHU de Fès sur une période de 2 ans avec un recul de 1 an. Ont été inclus les patients ayant des cicatrices chéloïdes ou hypertrophiques quel que soit leur étiologie ainsi que les cicatrices rebelles au traitement par infiltration de corticoïdes et laser. Tous les patients ont été mis sous photoprotection avec des plaques siliconées. Nous avons utilisé un laser CO2 fractionné. Les paramètres étaient déterminés selon l’épaisseur de la cicatrice, avec l’application de clobétasol topique sous occlusion en post-laser immédiat. Une analyse statistique nous a permis de relever les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de notre population. L’amélioration a été jugée par le score de Vancouver avant la séance et 1 mois après chaque séance
Résultats
Vingt-cinq cas ont été colligés. L’âge moyen était de 25 ans, avec un sexe ratio F/H = 2,57. Soixante-quinze pour cent des malades étaient de phototype IV. Les cicatrices chéloïdes étaient plus fréquentes chez les phototypes foncés avec un âge moyen de survenue de 30 ans, alors que les cicatrices hypertrophiques étaient plus fréquentes chez les sujets à phototype clair avec un âge moyen de survenue de 15 ans. L’amélioration globale mesurée par le score de Vancouver évaluant la souplesse, la taille, la couleur et l’épaisseur de la cicatrice était bonne
Discussion
Le traitement des cicatrices cutanées peut être complexe et nécessite souvent une approche multimodale. Les résultats de notre série indiquent que la combinaison de laser CO2 fractionné et clobétasol offre un traitement sûr et efficace, grâce à l’usage de paramètres adaptés à chaque cicatrice. Cette combinaison permet au clobétasol de pénétrer profondément dans les cicatrices dermiques de manière indolore. Il peut être appliqué avec une plus grande uniformité et le patient est traité en une seule séance, alors que les infiltrations de corticoïdes doivent être réalisées à distance de la séance du laser, souvent pénibles, douloureuses et la dose injectée est opérateur dépendant avec un risque non négligeable d’effets secondaires locaux, à type d’atrophie et télangiectasies, et systémiques
Conclusion
La combinaison dermocorticoïde et laser CO2 dans le traitement des cicatrices chéloïdes et hypertrophiques s’avère satisfaisante chez notre population avec un phototype IV prédominant