Stratégie diagnostique et thérapeutique dans la prise en charge des cancers différenciés de la glande thyroïde (A propos de 32 cas)

Les cancers papillaire et folliculaire sont les tumeurs malignes les plus fréquentes du corps thyroïde. Ils sont rares et représentent 1% de tous les cancers.
Pourtant, ces dernières décennies ont vu leur incidence augmentée régulièrement dans le monde. Au Maroc, l’incidence annuelle du carcinome différencié de la thyroïde est estimée actuellement à 0,6 pour 100 000 alors qu’elle n’était que de 0,3 pour 100000 il y a 20 ans. Ce cancer se présente le plus souvent sous la forme de nodule. Leur prévalence est très élevée mais seulement 5 % des nodules sont des cancers. Un des objectifs primordiaux est donc de sélectionner les nodules sains des nodules cancéreux par des facteurs prédictifs de malignité clinique et paraclinique. Notre travail a consisté en une étude rétrospective de 32 cas de patients atteints de cancer différencié de la thyroïde, hospitalisés au sein du service d’ORL de l’Hôpital Militaire My Ismail de Meknès durant la période s’étalant de 2007 à 2014. A travers ce travail, nous avons exposé et comparé à la littérature les différents aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, et histopathologiques de ces cancers, ainsi que les modalités de traitement et de surveillance. L’âge médian était de 50 ans et la prédominance féminine était claire avec un sexe ratio de 1,9. Les nodules thyroïdiens étaient la principale circonstance de découverte (90,5% des cas) et 18,7% des patients ont présenté des signes de compression. Les nodules étaient fermes dans 95% des cas, d’échostructure solide dans 78% des cas et hypoéchogènes dans 82% des cas. Les calcifications ont été notées chez 15,6% des patients et les adénopathies cervicales dans 17,1% des cas. L’examen histologique définitif a révélé 68,7% de carcinome papillaire et 31,3% de carcinome vésiculaire. L’envahissement ganglionnaire était plus fréquent pour les carcinomes papillaires avec 36,5% des cas contre 10% des cas pour les carcinomes vésiculaire. Il y a eu 3 cas de métastases à distance, soit 9,3%, et n’étaient en rapport qu’avec des carcinomes vésiculaires. Sur le plan thérapeutique, nous avons réalisé 11 thyroïdectomies totales et 23 partielles qui ont été totalisées après examen histologique définitif. On y a associé un curage récurrentiel dans 21 cas et jugulo-carotidien dans 7 cas. La totalisation isotopique a intéressé 66% des patients, indiquée lorsque des résidus thyroïdiens ou un envahissement ganglionnaire ou à distance a été retrouvé. Une hormonothérapie à des doses supraphysiologiques et frénatrice a été prescrite à l’ensemble de nos patients. La surveillance des patients était satisfaisante et seulement 3 cas de récidives ganglionnaires ont été détectés et traités par irradiation à l’iode 131. Aucun décès par cancer différencié de la thyroïde n’a été observé dans notre série.

Référence1361
Année2014
TypeThèse
Lien document
AuteurAzizi K
DisciplineHôpital Militaire My Ismail Meknès
EncadrantZalagh M