Rétrécissement mitral et épilepsie vasculaire (A propos de 11 cas)

La sténose mitrale rhumatismale est une complication du rhumatisme articulaire aigu (RAA) responsable d’un obstacle au passage du sang de l’oreillette gauche vers le ventricule gauche au cours de la diastole. Elle est responsable de complications thromboemboliques et en particulier la survenue d’accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI). L’épilepsie vasculaire se rencontre dans 2% à 4% des cas après un accident vasculaire cérébral et se définit par la répétition des crises sur des séquelles d’accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique. Elle constitue une cause fréquente d’épilepsie focale symptomatique chez le sujet jeune et encore plus chez le sujet âgé. Au service de Cardiologie de l’hôpital militaire Moulay Ismail de Meknès, toutes les valvulopathies mitrales sont répertoriées dans un registre prospectif. Sur une période de 12 ans, entre janvier 1999 et décembre 2011, 621 patients on été inclus dans notre registre, 11 patients présentent un rétrécissement mitral (RM) associé à une épilepsie ce qui représente 1,77 % des valvulopathies mitrales. 82 % des patients sont en fibrillation auriculaire (FA), 54% en FA permanente et 27% en FA paroxystique diagnostiquée grâce au Holter ECG chez les patients en rythme sinusal. Sur l’échocardiographie (ETT et ETO) : le RM est sévère chez 36% de nos malades. La moyenne des surfaces mitrales mesurée est de 1,02cm². L’oreillette gauche est dilatée dans 100% des cas, avec une moyenne de 57 mm de diamètre. 82% des patients présentent un aspect de contraste spontané en ETO avec la présence d’un thrombus intra-OG dans 45%. La TDM a montré un AVCI de siège cortical chez 36% des malades. L’IRM est faite uniquement chez 2 patients avec TDM normale, a permis d’individualiser des lésions en hyposignal T1 et hypersignal T2 en faveur d’AVCI localisés de petites tailles. Sur le plan thérapeutique, pour la valulopathie, 45 % des patients ont bénéficié d’un remplacement valvulaire mitral (RVM) associé à une thrombectomie, 27 % d’un RVM isolé et 27 % d’une dilatation mitrale et pour leur épilepsie, 73% des malades sont mis sous carbamazépine et 27% sous phénobarbital. Le rétrécissement mitral demeure assez fréquent dans notre pays, il constitue une source emboligène chez le sujet jeune en raison d’un passage en arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) permanente ou paroxystique. Ainsi l’accident vasculaire cérébral (AVC) constitué peut être à l’origine d’une épilepsie vasculaire, qui est parfois révélatrice de la maladie cardiaque. L’intrication de ces deux pathologies rend la prise en charge de ces malades difficile en raison de l’interaction médicamenteuse (antiépileptiques-AVK). Le dépistage précoce des vavlvulopathies et la prévention primaire du RAA restent des outils nécessaires pour éviter les complications liés à ces valvulopathies

Référence1522
Année2012
TypeThèse
Lien document
AuteurBelmrhar N
DisciplineHôpital Militaire My Ismail Meknès
EncadrantNazzi M