Les fractures de l’extrémité distale de l’humérus chez le sujet âgé sont difficiles à traiter du fait de leur fréquente complexité et de l’ostéoporose. La tenue du matériel est essentielle pour autoriser une mobilité précoce. Notre objectif est d’évaluer les résultats fonctionnels et les complications du traitement chirurgical par plaque vissée type Lecestre des fractures de l’extrémité distale de l’humérus chez les patients âgé de plus de 65 ans. Il s’agit d’une série continue prospective de 45 patients (2004-2012) d’âge moyen 75 ans (65ans -93 ans). Nous avons adopté la classification de l’AO pour classer nos fractures. Tous les patients ont été traités par réduction à ciel ouvert et une ostéosynthèse interne. Nous avons eu recours à la voie d’abord trans-olécranienne dans tous les cas. La durée moyenne de l’immobilisation du coude au coup était de 4 semaines chez la plupart des patients. Une évaluation régulière clinique et radiologique avec un minimum de 18 mois après la chirurgie a été préconisée pour tous les patients. Les résultats fonctionnels ont été évalués selon le score de Mayo Clinic. Le recul moyen était de 66 mois (18- 80 mois), les fractures articulaire étaient le type de fracture le plus fréquent. Les plus mauvais résultats fonctionnels étaient observés dans les fractures articulaires et d’immobilisation prolongée du coude. Nous avons retrouvé deux cas d’infection, deux cas de pseudarthrose, cinq cas de démontage de l’ostéosynthèse et trois cas de dysesthésies dans le territoire du nerf ulnaire. La raideur du coude était la complication la plus fréquente avec 15 cas, dont quatre ont bénéficié d’une arthrolyse chirurgicale. A la révision, la flexion moyenne du coude était de 125° (90°-140°) et l’extension de -15° (-45° à 0°). Trente patients soit 67% des cas, avaient un arc de flexion du coude moyen supérieur à 100°. Le score de Mayo Clinic moyen était à 75 (30-100 points).Chez les patients âgés, les fractures de l’extrémité distale de l’humérus sont considérées comme des fractures sur un os porotique, et restent un défi pour tout chirurgien traumatologue. L’avènement de la plaque anatomique à vis verrouillée semble donner de meilleurs résultats. Son coût reste élevé, ce qui limite son utilisation dans notre contexte