Quand la peau suscite l’urgence

Bien que pour Certains auteurs les termes «d’urgence» et «Dermatologie» comporte un oxymoron, de nombreux patients considèrent les problèmes de peau comme des situations d’urgence aiguë légitimes. la demande de consultation urgente est croissante, elle peut correspondre à une dermatose aigue ou à une dermatose non justifiée afin d’obtenir un délai de consultation plus court. Les critères pour distinguer les « les vraies urgences » sont difficiles à établir puisqu’il existe peu d’études épidémiologiques dans ce contexte. Les buts de notre travail étaient de dégager le profil de la pathologie cutanée motivant une consultation aux urgences ainsi que préciser la fréquence et la gravité des différentes lésions cutanées nécessitant une consultation urgente pour optimiser la prise en charge thérapeutique, discuter les causes et les conséquences des différentes consultations dermatologiques non urgentes au service des urgences ainsi de connaitre le destin de chaque patient consultant aux urgences dermatologiques. Ceci à travers une étude prospective sur six mois du mois d’Octobre 2009 au mois d’Avril 2010 réalisée au sein des urgences du CHU HASSAN II de Fès. Parmi les deux cent quatre nouveaux consultants, la plupart avaient un âge moins de 60 ans, avec une prédominance féminine , consultant sans avoir été référés par aucun médecin dans la plupart des cas au cours des jours et heures ouvrables Dans notre série, aucun malade n’a été refusé et le délai d’intervention du dermatologue de garde était dans 85,7% des cas avant 30 min alors que le délai d’intervention de l’interne de garde, qui demande des avis pour des malades non urgentes dans la plupart du temps, était dans 67,6% plus de 30min.les principales demandes d’avis concernaient soit la conduite à tenir devant une dermatose supposée infectieuse(36,8%), soit une orientation devant des lésions élémentaires (35,8%), soit l’établissement de protocoles de soins (pansements et mesures générales) pour des plaies chroniques (14,7%).les diagnostics évoqués par l’interne de garde étaient différentes de diagnostics évoqués par le dermatologue de garde. Ces constatations illustrent que les vraies urgences dermatologiques existent malgré leur nombre limité au sein du service des urgences et que les appels sont aberrants de la part de l’interne de garde (qui n’évoque aucun diagnostic dans plus de la moitié des cas) pour des maladies dermatologiques qui se gèrent en consultation (par exemple l’acné) . A la lumière de ces constatations, il faut rappeler que pour une rationalisation de la prise en charge des malades de dermatologie aux urgences, le médecin de la préurgence et de l’urgence doit connaitre parfaitement les différentes pathologies dermatologiques urgentes et récuser les malades non urgents malgré la pression qu’ils exercent sur le corps médical.

Référence1892
Année2011
TypeThèse
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AuteurZiat H
DisciplineDermatologie
EncadrantMernissi FZ