Le psoriasis est une dermatose inflammatoire chronique qui évolue par poussées. Le méthotrexate (MTX) est l’agent systémique le plus utilisé au cours du psoriasis sévère. L’objectif de notre étude était de mettre en évidence l’efficacité et la tolérance du MTX ainsi que sa place dans l’arsenal thérapeutique du psoriasis. Ceci à travers une étude rétrospective portant sur une période de 7 ans (1er Janvier 2006- 31Décembre 2012), au service de dermatologie à l’Hôpital Militaire Moulay Ismail de Meknès, colligeant 40 cas du psoriasis sévères traités par MTX. L’âge moyen des patients était de 43,4 ans (20-75 ans) avec une prédominance masculine (77,5% vs 22,5%). Le syndrome métabolique était associé au psoriasis chez 45% des cas. Les formes cliniques traitées par MTX se répartissaient comme suit : 35 cas (87,5%) de psoriasis étendu, vient ensuite le psoriasis érythrodermique avec 3 patients (7,5%). 2 cas (5%) de psoriasis pustuleux. Le premier est du psoriasis pustuleux généralisé type Zumbuch, le deuxième cas est type de psoriasis pustuleux palmo-plantaire. Aucun patient n’a présenté du rhumatisme psoriasique. La dose hebdomadaire du MTX utilisée variait entre 10 mg et 25 mg, pourtant la quasi-totalité des patients (35 sur 40) était traitée avec une posologie de 25 mg par semaine. Le MTX permettait d’obtenir, en 12 semaines, une rémission complète des lésions chez 33 cas (82,5%) et une rémission partielle chez 7 cas (17,5%). Après l’arrêt du MTX, le délai médian de survenue des rechutes était de 5,19 mois (0,5-14mois), ces récidives étaient très souvent localisées et traitées uniquement par des moyens topiques. Les facteurs déclenchant les poussées ont été identifiés chez 67,5 % des cas, il s’agissait de la prise médicamenteuse (44,4%), les infections (33,3%), les épisodes du stress (7,4%), et les variations saisonnières (14,8%). A part les troubles digestifs (nausées ; diarrhées…) souvent bénins, transitoires fréquemment retrouvés, le MTX était généralement très bien toléré (92,5%). Les effets secondaires étaient survenus chez trois de nos patients nécessitant l’arrêt du traitement : 2 cas d’une toxicité hématologique (pancytopénie et thrombopénie), et 1 seul cas avec une toxicité cutanée (ulcérations d’anciennes plaques). Les résultats obtenus dans notre série montrent que l’efficacité du MTX après 12 semaines est très satisfaisante avec une rémission complète observée chez 82,5 % des cas. Ce qui rejoint les résultats classiquement décrits dans la littérature. Il reste néanmoins un traitement plus ou moins suspensif à cause des rechutes suivant l’arrêt du MTX. Ces récidives étaient traitées très souvent localement. Le MTX était bien toléré chez la plupart des patients et la survenue d’effets secondaires n’impose l’arrêt du MTX que chez 7,5 % des cas. Ces toxicités généralement rares exigent une surveillance rapprochée surtout en présence de facteurs de risque. En conclusion, le MTX reste le traitement de référence de psoriasis sévères malgré l’apparition de nouvelles molécules en particulier la biothérapie. Le rapport coût/bénéfice/risque comparé aux autres thérapeutiques générales plaide actuellement en sa faveur.