Profil des malades SPONDYLOARTHRITIQUE au service de rhumatologie au CHU Hassan II Fès (A propos de 136 cas

Introduction : La spondyloarthrite est un rhumatisme inflammatoire chronique caractérisé par : une atteinte pelvi-rachidienne, avec une tendance à évoluer tardivement vers l’ankylose articulaire. Objectifs: L’objectif de notre étude était de décrire les caractéristiques réelles de notre population atteinte de spondyloarthrite au CHU Hassan II de Fès : délai diagnostique, manifestations cliniques et para cliniques, activité, retentissement fonctionnel et sévérité. Nous nous sommes également intéressés aux facteurs associés à une maladie active et sévère. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle, menée dans le service de rhumatologie au CHU Hassan II de Fès, analysant les dossiers des patients spondylarthritiques diagnostiqués durant la période s’étalant du mois de Janvier 2009 à Juin 2014. Les patients ayant une spondyloarthrite associée aux MICI et au psoriasis, ainsi qu’une arthrite réactionnelle ont été exclus.
Résultats : On a inclus 136 patients 86 hommes et 50 femmes, 73,5% des patients étaient diagnostiqués selon les critères d’AMOR, 24,3% selon les critères d’ASAS, 2,2% selon les critères de NYM. L’âge moyen était de 38.06 +/-13,46 [16-72] ans avec un délai diagnostique moyen de 6 ans et 3 mois. 72 patients avaient une spondyloarthrite à prédominance axiale, 60 patients avaient une SpA à prédominance périphérique et 4 patients avaient une SpA à prédominance enthesique. Les patients porteurs de l’allèle HLA-B27 étaient au nombre de 7.La symptomatologie clinique était dominée par l’atteinte axiale faite de dorsolombalgie dans 92,6%, suivie d’atteinte périphérique dans 35,3% des cas et d’atteinte enthesique dans 30,1% des cas. L’uvéite représente la manifestation extra-articulaire la plus fréquente dans 18,4%. 54% des patients avaient une maladie active, 53% avaient une maladie avec un retentissement fonctionnel, et 34% avaient une maladie sévère.10,3 % des patients avaient un début juvénile, 24,1% patients avaient présenté une coxite. Dans notre étude on n’a pas trouvé d’association significative entre les conditions d’hygiène (disponibilité de l’eau potable et le réfrigérateur) le délai diagnostique et l’Ag HLA-B27 avec le tabagisme, l’activité et la sévérité de la maladie. Une association significative était retrouvée entre la présence de coxite et le sexe masculin avec un p=0,005. Conclusion : la spondyloarthrite dans notre population souffre encore d’un retard diagnostique avec la fréquence de formes actives et sévère, d’où la nécessité de sensibiliser les patients et les médecins généralistes pour espérer une prise en charge adéquate et précoce avant l’installation de l’ankylose