PROFIL DE LA THROMBOSE PORTALE DE L’ADULTE EN MEDECINE INTERNE (A propos de 13 cas)

La thrombose portale est une affection rare mais probablement sous estimée. Elle peut être séparée en deux entités : la thrombose aiguë et la thrombose chronique diagnostiquée à un stade tardif après la survenue du cavernome portal. Le diagnostic positif est morphologique reposant essentiellement sur l’échographie couplée au doppler et surtout sur l’angioscanner abdominal. Le bilan étiologique comporte une enquête clinico-biologique exhaustive du fait de l’origine souvent multifactorielle. Les principales étiologies sont en premier la cirrhose, le carcinome hépatocellulaire et l’adénocarcinome pancréatique qui sont à évoquer systématiquement, les syndromes myéloprolifératifs qui doivent être attentivement recherchés même en l’absence d’anomalies de l’hémogramme et enfin les thrombophilies acquises et constitutionnelles dont la maladie de Behçet constitue une des principales étiologies dans notre contexte méditerranéen. Le traitement repose sur l’anticoagulation aussi bien dans les formes aiguës que dans les formes chroniques, sur la prévention et le traitement des complications de l’hypertension portale et le traitement étiologique. Le pronostic est grave du fait du risque d’hémorragie digestive par rupture de VO, et d’infarctus veineux mésentérique à la phase aigue. Notre travail est une étude rétrospective sur une durée de 2 ans, 13 cas de thrombose portale étaient colligés au service de médecine interne à l’hôpital Al Farabi Oujda. Le but de notre étude est de: v Décrire le profil épidémiologique, étiologique et thérapeutique de la thrombose portale à travers l’expérience du service. v Montrer l’intérêt d’un bilan exhaustif systématique dans le diagnostique étiologique.v Faire le point sur la conduite à tenir devant la découverte d’une thrombose portale. La maladie semble fréquente dans notre contexte et survient à tout âge avec une nette prédominance féminine et une moyenne d’âge de 45ans. Elle présente une importante hétérogénéité clinique dont le principal signe évocateur est la douleur abdominale. Le diagnostic positif repose sur l’imagerie à savoir l’échodoppler et l’angioscanner abdominal. En dehors de la cirrhose dans notre contexte, la maladie de Behçet, les SMP, les SAPL Ir ou IIr sans oublier les causes locales restent les principales étiologies des TPM. Un facteur de thrombophilie était présent dans 41% des cas, un facteur local dans un tiers des cas. 15% des patients présentaient l’association d’un facteur local et d’un facteur général ou de plusieurs facteurs généraux. Il apparait donc primordial de réaliser un bilan étiologique exhaustif devant le caractère multifactoriel de la thrombose après avoir éliminé la cirrhose au stade décompensée, le CHC et l’adénocarcinome de pancréas. 25% de TPM sont restées idiopathiques, malgré un bilan étiologique exhaustif. Le traitement anticoagulant a été prescrit initialement à la totalité des patients et a reposé sur l’HBPM relayée par les AVK. Sa durée est non consensuelle et dépend de l’étiologie en cause. Son arrêt semble, dans notre étude, être un facteur de risque de récidive. L’évolution était bonne dans les 2 tiers des patients dont 2 cas de reperméabilisation. Les complications immédiates de la thrombose étaient rares (1 cas d’infarctus mésentérique ayant entrainé le décès du patient)), l’incidence des récurrences thrombotiques et des épisodes hémorragique était faible, une hypertension portale et un cavernome se sont développés à la fin du suivi chez la moitié des patients

Référence1270
Année2013
TypeThèse
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AuteurOqbani K
DisciplineCentre Hospitalier Universitaire Mohammed VI d'Oujda
EncadrantSerraj K