PRISE EN CHARGE DES MALADES INFECTES PAR VIH AU NIVEAU DU SERVICE DE MEDECINE INTERNE AU CHU HASSAN II DE FES (Apropos de 127 cas)

Le virus de l’immunodéficience humaine appartient à la famille des Retroviridae et au genre lentivirus, ce virus est responsable d’une pandémie mondiale avec plus de 33 Millions des sujets contaminés.
Ce travail est une étude rétrospective portant sur l’évaluation de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH-SIDA au sein du centre référent de la région Fès-Boulmane (service de médecine interne de CHU Hassan II de Fès) Sur une période de 27 mois (du septembre 2003 au 31 décembre 2012). L’objectif de cette étude est de mettre en évidence la fréquence de patients infectés par le VIH notifiés au niveau du service de médecine interne du CHU Hassan II de Fès, Rechercher les facteurs de risque de l’infection par le VIH, Décrire les circonstances de découverte de l’infection par le VIH, Elaborer les stratégies thérapeutiques actuelles de l’infection à VIH et la surveillance des malades sous traitement antirétroviral, et Chercher les principales complications survenues chez les malades séropositifs.
Durant cette période, le diagnostic de l’infection à VIH a été retenu chez 127 patients.
L’âge moyen des patients était de 33,47 ans. Au fil des années le nombre des femmes a augmenté progressivement arrivant à 45,78%, et Les patients étaient de sexe masculin dans 54,22% des cas.
Les facteurs de risque sont largement dominés par les relations sexuels non protégés représentant 78,% des cas, suivies par les relations “homo/bisexuelles”
dans 1,67% des cas et l’usage de drogue intraveineuse dans 1,67% des cas.
Au moment du diagnostic, 52,50% des patients étaient au stade SIDA.

Les infections opportunistes retrouvées étaient une tuberculose dans 23,33% des cas, une candidose oropharynée dans 8,33%, oesophagienne dans 1,66% des cas, une pneumocystose pulmonaire dans 5,00% des cas, une toxoplasmose cérébrale dans 5,00% des cas, une cryptococcose dans 0,83% des cas et une rétinite à cytomégalovirus dans 6,66% des cas.
Les atteintes tumorales étaient une maladie de Kaposi (MK) dans 4,16% des cas, un lymphome cérébral et un lymphome de burkitt dans 1 et deux cas respectivement.
Cent huit patients ont été traités par une trithérapie ARV durant 16 mois en moyenne.
A l’inclusion, le taux moyen de CD4 était de 207,16 cellules/mm³ et la charge virale moyenne était de 557.567 copies/ml. Les anomalies biologiques avant l’initiation du traitement étaient dominées par l’anémie présente dans 25,64% des cas. L’impact du traitement a été jugé positif dans 86,51% des cas. La réponse immunovirologique chez 77 patients, après 9 mois en moyen, a montré un taux moyen de CD4 à 307 cellules/mm³. La charge virale était indétectable dans 71,91% des cas.
L’adhérence au traitement a été facilitée par la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique à partir de l’année 2009 pour les patients traités.
Le décès est survenu chez 22 patients, 10 (46,46%) étaient sous traitement ARV et 12 (54,54%) ne l’étaient.