Myélome multiple

Introduction : Le myélome multiple ou maladie de KAHLER est une affection caractérisée par une prolifération plasmocytaire maligne envahissant la moelle osseuse. C’est la 2ème hémopathie maligne en terme de prévalence, son incidence augmente de manière importante avec l’âge Cette maladie se traduit cliniquement par un syndrome osseux, un syndrome hématologique ainsi que par des manifestations viscérales essentiellement rénales.
Buts : Les buts de cette étude sont de revoir les profils clinique, paraclinique, thérapeutique et évolutif des patients atteints de myélome multiple, de comparer les caractéristiques du myélome du sujet âgé à celui du sujet jeune, de comparer les caractéristiques du myélome avec plasmocytome à celui sans plasmocytome et de déterminer les facteurs de mauvais pronostic. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective analytique et descriptive incluant 139 cas de myélome, colligés au service de médecine interne de CHU HASSAN II de Fès, étalée sur une période allant de janvier 2004 au décembre 2013. Le diagnostic est retenu selon les critères de SWOG jusqu’à 2010 et de ceux du IMWG après.
Résultats: L’âge moyen de nos patients est de 60 ans avec des extrêmes allant de 27 à 86 ans, avec une prédominance masculine de 55,4%. La symptomatologie clinique est dominée par les douleurs osseuses dans 84,9% des cas, les signes généraux viennent en 2ème position et sont retrouvés chez 66,2% des patients alors que le syndrome anémique fonctionnel et les manifestations neurologiques sont présentes respectivement dans 33,8% et 29,5% des cas. Sur le plan radiologique, les lésions ostéolytiques sont présentes chez 91,3% des cas et elles sont de siège différent. Le bilan biologique a montré une VS accélérée supérieure à 50 mm chez 85,4% de nos malades, le pic monoclonal à l’EPP est observé chez 73,2% des malades. L’insuffisance rénale et l’hypercalcémie sont respectivement présentes dans 52,2% et 59,4% des cas alors que l’anémie est retrouvée dans 68,1%. La plasmocytose médullaire significative est retrouvée dans 86,6% des cas. La présence d’un plasmocytome est mentionnée chez 46,8% des cas. L’étude des principaux facteurs pronostiques du myélome multiple a montré un taux élevé de la β2-microglobuline chez 69,2% des malades et une hypoalbuminémie chez 77,4% des cas. Selon la classification de Salmon et Durie, 90,5% de nos patients sont classés stade III, 6,6% stade II et 2,9% stade I et selon la classification ISS, 69,1% ont un ISS à III alors que 17,7% ont un ISS à II et seulement 13,2% ont un ISS à I.Sur le plan thérapeutique, le type de chimiothérapie a été choisi en fonction de la tranche d’âge et en fonction de la masse tumorale. Une rémission complète est obtenue dans 37,5% des cas, et la maladie a été progressive dans 24%. Le nombre de décès dans notre série est de 17 patients, soit 12,2%. La comparaison du MM du sujet jeune à celui du sujet âgé a montré : – La prédominance masculine et la fréquence du retard diagnostique chez les sujets jeunes.- La fréquence élevée chez le sujet jeune de syndrome ganglionnaire, de signes d’hyperviscosité et de signes neurologiques, par contre le sujet âgé présente plus de fracture. – Pas de différence entre les deux tranches d’âge concernant les autres paramètres cliniques et paracliniques.
– le stade III selon la classification de Salmon et Durie est plus fréquent chez les sujets jeunes sans différence significative.La comparaison du MM avec plasmocytome à celui sans plasmocytome a montré:- Les cas du MM sans plasmocytome présentent plus de signes généraux, de syndrome infectieux, de signes d’hypercalcémie, de signes thromboemboliques, d’anémie, d’insuffisance rénale, de PBJ positive, de plasmocytose significative, d’hyperuricémie, d’hyperphosphorémie, de myélome à CL, de β2 microglobulinémie élevée et de tassements vertébraux. – Les cas du MM avec plasmocytome présentent plus de fractures, de signes neurologiques et de MM à IGG. L’analyse des facteurs de mauvais pronostic a montré que la présence d’un syndrome anémique, un syndrome hémorragique, une anémie, une insuffisance rénale, une hypercalcémie, une hyperphosphorémie, une hyperprotidémie, une β2 microglobuline élevée et une plasmocytose médullaire supérieure à 30% ont une valeur pronostique péjorative.Les résultats de notre travail sont similaires en majorité à ceux rapportés dans la littérature.Conclusion: Le MM est une hémopathie de diagnostic souvent facile, cependant tardif avec une forte masse tumorale et sans grandes particularités clinique et paraclinique chez le sujet jeune. La prise en charge thérapeutique est basée sur une chimiothérapie et parfois sur une radiothérapie qui est utilisée dans un but antalgique ou décompressif. Cette prise en charge doit être précoce et adéquate pour obtenir une meilleure qualité de vie

Référence1474
Année2014
TypeThèse
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AuteurBoumlik M
DisciplineMédecine interne
EncadrantBono W