Introduction
La chirurgie micrographique est une technique où les résultats histopathologiques des tissus excisés s’accompagnent d’une cartographie détaillée. L’objectif est d’obtenir une guérison maximale des tumeurs cutanées tout en sacrifiant un minimum de tissu sain et où un nombre réduit de coupes histologiques suffit pour visualiser 100 % de la tranche de section
Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude prospective monocentrique qui a colligé 24 carcinomes basocellulaires sur la période août 2011–septembre 2013 menée au service de dermatologie, CHU Hassan II, Fès, Maroc
Résultats
Les patients qui ont bénéficié de cette chirurgie ont été sélectionnés selon des indications bien précises :
– tumeur de taille > 20 mm ou mal limitée ;
– type micronodulaire, infiltrant ou sclérodermiforme ;
– localisation à risque : zone H ;
– CBC récidivants
L’âge moyen était de 50,3 ans avec des extrêmes allant de 12 à 80 ans. Le sex-ratio H/F était de 1,4. Une seule étape était nécessaire dans 50 % des cas. Dans 17 % des cas, 3 étapes étaient nécessaires pour obtenir une exérèse complète. Le temps moyen de l’intervention a été d’une heure pour les cas ne nécessitant qu’une seule étape. Aucune complication n’a été à déplorer en per- ou postopératoire quelle que soit la durée de l’intervention. Le résultat esthétique et fonctionnel a été satisfaisant. Aucune récidive n’a été notée
Discussion
Le carcinome basocellulaire (CBC) représente environ 80 % de tous les cancers de la peau. La décision de traiter le CBC avec la chirurgie micrographique de Mohs est basée sur trois
variables :
– l’emplacement et la taille ;
– l’histologie avec la définition de la marge ;
– si oui ou non la tumeur a déjà été traitée
La CMM est actuellement la méthode la plus efficace pour le traitement du CBC et permet la préservation du maximum de tissu sain
Conclusion
La CMM est une méthode chirurgicale, sûre et reproductible, fondée sur un travail d’équipe, et adaptée pour le traitement des CBC à haut risque de récidive. Les résultats esthétiques et fonctionnels sont satisfaisants. Le taux de récidive à 5 ans est 10 fois inférieur à toutes les autres méthodes