L’insuffisance rénale sévère a la période néonatale (A propos de 39 cas)

Notre travail a porté sur une étude rétrospective à propos de 39 cas d’insuffisance rénale néonatale sévère hospitalisés au service de néonatologie et de réanimation néonatale de CHU Hassan II de Fès, durant une période de 12 mois. L’objectif de notre travail est d’évaluer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, étiologiques, thérapeutiques et évolutives de l’insuffisance rénale sévère chez ces nouveau-nés. On a inclus dans notre étude, tous les nouveau-nés âgés de 0 à 28 jours, présentant une insuffisance rénale néonatale sévère (taux d’urée supérieur à 1g/l). 82% des malades sont nés à terme contre 18% de prématurité. Le poids de naissance moyen était 2626, 92 +/- 705,95 g et les nouveau-nés hypotrophes représentaient 23% des cas. L’âge à l’admission médian des patients était de 8 jours et le sexe ratio est de 1,37 en faveur du sexe masculin. Le tableau clinique était dominé par : la déshydratation retrouvée chez 61,5% des cas, les troubles neurologiques chez 61,5% des malades, les signes digestifs chez 30,7% des cas et les signes respiratoires chez 28,2% des nouveau-nés. L’oligurie et le syndrome œdémateux ont été notés respectivement chez 15,4 et 12,8% des malades. Sur le plan biologique, le taux moyen de la crétininémie et de l’urée sanguine était de 29,01 +/- 29.34 mg/l et de 1.63 +/- 0.61g/l respectivement. L’hyperkaliémie (≥ 6 meq/l) était retrouvée dans 69,2% des cas ; l’hyponatrémie dans 23,1% des cas ; l’hyper natrémie dans 30,7% des cas; l’acidose métabolique dans 5,13% des cas et l’hypocalcémie dans 23,1% des malades. L’échographie rénale était pathologique dans 35,9% des cas et normale dans le reste des cas. L’IR était pré-rénale dans 38,5% des cas ; rénale dans 48,7 % des cas et post rénale dans 12,8% des cas. Les étiologies étaient dominées par la DHA (61,35% des cas); suivie par le sepsis (33,3% des malades), le syndrome de détresse respiratoire (28,2% des cas) et les uropathies malformatifs (12,8% des cas). Plusieurs étiologies étaient associées chez 49 % des patients. Le traitement symptomatique était efficace dans 97,43% des cas ; le recours à la ventilation mécanique et aux médicaments vasoactifs était nécessaire dans 53,8 et 64,1% des cas respectivement et aucun patient n’a bénéficié d’une épuration extra rénale. L’évolution de la fonction rénale était favorable dans la plupart des cas et un seul malade a gardé une insuffisance rénale chronique en rapport avec un mégauretère obstructif sur rein muet. Le décès est survenu dans 53,8% des cas. Les facteurs prédictifs de mauvais pronostic retenus dans notre étude en analyse univariée sont : – La défaillance multi-viscérale – La prématurité – La présence de l’hypocalcémie – Le besoin en ventilation assistée – Le recours aux vasopresseurs – La chirurgie – La survenue de complications à type de complications infectieuses et hémorragiques chez nos malades.