La somnolence diurne excessive, véritable problème sanitaire depuis longtemps, reste la première cause de mortalité et de morbidité sur la route en France. Cependant, il est tout à fait possible de s’opposer aux conséquences routières, sociales et professionnelles de ce fléau mondial en agissant sur les moyens de prévention. L’objectif de cette étude est d’obtenir des informations au moyen d’un autoquestionnaire, sur la prévalence, les facteurs de risque de la somnolence diurne excessive et du SAOS, et l’évaluation de certains troubles de sommeil. Il s’agit d’une enquête de type transversal à visée descriptive et analytique qui a été réalisée auprès des malades consultant au centre diagnostic du CHU Hassan II de Fès. Elle a concerné toutes les spécialités médicales et chirurgicales, et elle a été axée sur les sujets âgés de 18 à 80 ans dont le taux de réponse était 96.5%. La prévalence de la somnolence diurne excessive selon l’échelle Epworth, est de 9.5%.Sa répartition selon les données anthropologiques et les comorbidités sous-jacentes révèle :22.6% chez les sujets âgés de plus de 55 ans, 7.6% de sexe féminin, 11.8% de sexe masculin, 12% ont un IMC>25,20.4% ont des ATCDS cardiovasculaires, 20.8% ont des ATCDS endocrinologiques, 7.1% ont des ATCDS psychiatriques, 11.3% ont des ATCDS neurologiques, et 6.2% ont des ATCDS respiratoires, 19 % des sujets ont ‘’une forte probabilité d’apnées de sommeil et 17.4% sont des ronfleurs. Parmi ces patients un seul souffre d’une somnolence diurne excessive sévère (Epworth à 17) et un seul patient a une cataplexie probable. Aussi notre étude a-t-elle mis le point sur les principaux facteurs de risques impliqués significativement, selon l’analyse multivariée, dans la somnolence diurne excessive : l’âge > 55ans (OR=5.73), IMC>25 (OR=2.34), une durée de sommeil inférieure à six heures (OR=2.47), les ATCDS cardiovasculaires (OR=4.58) et endocrinologiques (OR=3.71), le ronflement (OR=5.72), et la forte probabilité du SAOS selon Berlin (OR=3.57). Ainsi la prévalence des sujets ayant une privation chronique de sommeil est de 17.1% de l’ensemble des sujets. Concernant le SAOS et le ronflement : La prévalence des sujets ayant une forte probabilité d’avoir une apnée de sommeil selon les données du questionnaire du Berlin est très élevée 37.3%. La recherche des principaux facteurs étiologiques, par l’analyse multivariée de ce syndrome montre que : l’âge>55 ans (OR=5.62), IMC>25 (OR=4.07), les ATCDS cardiovasculaires (OR=10.11), endocrinologiques (OR=3.01) et le ronflement (OR=19.75) sont les facteurs les plus impliqués. La prévalence du ronflement est 33.5%. Concernant l’insomnie: L’insomnie d’endormissement est très fréquente. Elle est notée chez 32.7% des sujets, mais heureusement il y a très peu de consommateurs des somnifères : 6% des sujets. On note aussi la prévalence importante d’insomnie de maintien : 39.2% des sujets déclarent réveiller au moins deux fois par nuits. Généralement le mauvais sommeil est rapporté chez 11.2% des sujets, 15.3% le considèrent ‘’ni bon ni mauvais”, et 73% ‘’bon”. Notre étude souligne le risque de la SDE et du SAOS dans notre population et nécessite d’être appuyée par d’autres travaux. On doit intégrer cette donnée dans la stratégie aussi bien au niveau sanitaire (prévention des maladies liées au SAOS), que la prévention des accidents aussi bien de la voie publique, que professionnelle.