Les traumatismes isolés du pancréas (A propos de 7 cas)

Les traumatismes du pancréas sont rares, mais particulièrement graves. Leur prise en charge comporte des difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Le mécanisme lésionnel correspond en général à des lésions d’écrasement ou à des traumatismes directs au cours d’accidents de la voie publique. Ils surviennent le plus souvent au cours de polytraumatismes et les lésions associées conditionnent alors le pronostic et les modalités de prise en charge. Chez les patients stables, un bilan d’imagerie faisant appel au scanner, à l’imagerie par résonance magnétique, voire à la pancréatographie rétrograde endoscopique, détermine le type et la topographie des lésions pancréatiques et précise l’atteinte du canal pancréatique principal qui fait toute la gravité du traumatisme pancréatique. Notre travail est une étude rétrospective descriptive et analytique réalisée aux services de chirurgie viscérale A et B au CHU Hassan II de Fès, à propos de 7 cas de traumatisme isolé du pancréas colligés sur une période de 4 ans allant de Janvier 2010 à Décembre 2013. Sur une période de 04 ans (Janvier 2010 – Décembre 2013), ont été hospitalisés aux services de chirurgie viscérale A et B pour traumatisme abdominal isolé 252 patients. Seuls 7 présentaient un traumatisme isolé du pancréas (2,8%). Tous nos patients sont de sexe masculin. L’âge moyen de nos patients était de 30 ans, avec des extrêmes allant de 17 à 50 ans. Il s’agissait de 5 traumatismes fermés 71,4%. Les accidents de la voie publique représentaient la majorité des étiologies (3 cas). Sur les 252 patients admis pour traumatisme abdominal isolé, les plaies de l’abdomen représentaient 56,8% mais les traumatismes pancréatiques isolés par plaie ne présentaient que 1,4% parmi les traumatismes abdominaux ouverts. Par contre les traumatismes pancréatiques fermés représentaient 4,6% des traumatismes fermés de l’abdomen. L’examen clinique initial notait : Epigastralgie : 5 cas Défense : 2 cas Le délai diagnostic était en moyenne de 16 heures, avec des extrêmes allant de 8 heures à 20 jours. Un malade a consulté après 20 jours de l’accident initial dans un tableau de faux kyste du pancréas (FKP). L’échographie abdominale a été réalisée chez 2 malades, elle a montré un épanchement intra péritonéal (4ème et 6ème cas) et un volumineux hématome péri splénique (6ème cas). La TDM abdominale demeure l’examen le plus performant, il permet souvent de faire la différence entre une contusion et une fracture. Cet examen a été réalisé chez tous les malades, il a montré une fracture isthmique dans 1 cas, une fracture corporéo-caudale dans 3 cas, et un faux kyste du pancréas (FKP) dans 1 cas, compliquées d’une pancréatite chez ces malades. Les examens biologiques à visée diagnostique ont été dominés par le dosage sérique, urinaire, ou péritonéal de l’amylase et la lipase. Dosées chez 5 de nos patients, la lipasémie était 10 fois la normale (cas n°1), normale (cas n°2), 4 fois la normale (cas n°3), 12 fois la normale (cas n°5 et 7). L’amylasémie n’a pas excédé 2 fois la normale chez un de nos patients (cas n°5). Le traitement varie selon le type de lésion, allant de la surveillance simple en milieu chirurgical à l’exceptionnelle duodéno-pancréatectomie céphalique. En l’absence de lésion canalaire et de lésion associée, un traitement non opératoire est indiqué.