LES RECIDIVES DU CANCERS DU RECTUM: EXPERIENCE DU CHU HASSANII DE FES

Introduction : La survenue de récidives tumorales est un problème majeur dans la prise en charge du cancer du rectum traité à visée curative. L’objectif de notre étude est de décrire le profil épidémiologique, les facteurs de risque ainsi que les particularités de la prise en charge diagnostique et thérapeutique des récidives tumorales du cancer du rectum au sein du CHU Hassan II de Fès. Patients et méthodes : Notre travail est une étude rétrospective descriptive portant sur 25 patients qui ont présenté des récidive(s) tumorale(s), locorégionale(s) et / ou à distance, secondaires à un cancer rectal, opéré à visée curative, aux services de chirurgie viscérale au CHU Hassan II de Fès, durant une période de cinq ans, s’étalant du 1èr Janvier 2009 au 31 Décembre 2013. Nous avons constitué, pour chaque patient inclus dans l’étude, une base de données comportant l’état clinique, les bilans biologiques, les comptes rendus radiologiques, anatomopathologiques, les moyens thérapeutiques, et leurs résultats immédiats et évolutifs. Résultats : Dans notre série, la fréquence des récidives tumorale du cancer du rectum était de 20,49%, dont 16% étaient locales isolées, 64% à distance et 20% étaient à la fois locale et à distance, les localisations à distance étaient (par ordre décroissant) : hépatique, pulmonaire, péritonéale, osseuse, cérébrale et splénique. Le délai moyen d’apparition était de 11 mois. La moyenne d’âge de nos patients était de 51,20 ans avec une prédominance du sexe masculin (56% vs 44%). La tumeur primitive était localisée dans 48% des cas au niveau du bas rectum, l’aspect ulcéro-bourgeonant était observé chez tous les patients, l’ADK représente 84% des cas, l’adénocarcinome colloïde muqueux 8% et le carcinome à cellules indépendantes 8% de cas, la majorité des tumeurs étaient au stade C de Dukes (84%). Le traitement néo adjuvant était administré chez 72% des cas, l’exérèse du mésorectum était totale dans 52% des cas, partielle dans 24%, l’AAP était faite chez 24% des cas. Les limites distales étaient envahies dans 16% et l’envahissement ganglionnaire était dans 76% des cas. 56% des cas ont reçu une chimiothérapie adjuvante. Au moment du diagnostic 52% des cas étaient symptomatiques, l’élévation du taux sérique de l’ACE et CA19-9 était observée dans 52% et 32% respectivement. La TDM a permis de poser le diagnostic des récidives dans tous les cas. Parmi nos malades qui avaient des métastases hépatiques, le taux de résécabilité initiale était de 6,67%, la chimiothérapie d’induction réalisée chez 73,33% des cas a permis une augmentation du taux de la résécabilité qui devenu 40%. 28% de nos patients ont bénéficié d’une résection chirurgicale à visée curative consistant en 3 métastaséctomie hépatique, 2 segmentectome, une bisegmentectomie et une résection antérieure du rectum (RAR) avec anastomose colo anale. Après résection chirurgicale, 2 cas de rerécidive ont été notés (28,57%). 48% des cas sont décédés durant la période d’étude. Conclusion : La diminution du taux des récidives tumorales du cancer du rectum dépend d’une meilleure prise en charge de la tumeur rectale primitive. La prise en charge multidisciplinaire des récidives tumorales du cancer du rectum est une règle au sein du CHU Hassan II de Fès. Notre défi actuel consiste à mettre au point des stratégies, diagnostiques et thérapeutiques innovantes, combinant la résection chirurgicale aux autres outils thérapeutique (la radiothérapie, l’utilisation de nouveaux protocoles de chimiothérapie, la radiofréquence, l’embolisation portale……), et l’absence d’études prospectives permettra un meilleur suivi de l’évolution de maladie en terme de récidive et de survie à court, à moyen et à long terme.

Référence1325
Année2014
TypeThèse
Lien document
AuteurLaa A
DisciplineChirurgie viscérale A
EncadrantOusadden A