LES NEUTROPENIES FEBRILES CHIMIO-INDUITES CHEZ L’ENFANT: PROFIL CLINIQUE, MICROBIOLOGIQUE, THÉRAPEUTIQUE ET EVOLUTIF (Apropos de 86 épisodes)

La neutropénie fébrile consécutive à l’administration d’une chimiothérapie constitue la complication la plus sérieuse et la plus fréquente des chimiothérapies cytotoxiques. Elle est souvent signe d’infection, pouvant rapidement entrainer une septicémie si aucun traitement n’est entrepris. Elle constitue donc une urgence diagnostic et thérapeutique. L’objectif de ce travail est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, étiologiques et évolutives des épisodes de neutropénies fébriles, d’évaluer l’importance du risque infectieux et les principaux germes impliqués, d’identifier les difficultés de la prise en charge et du suivi des enfants ayant développé une neutropénie fébrile et finalement d’établir un protocole de la prise en charge de ces épisodes de neutropénie fébrile adapté à notre contexte. Au cours de notre étude rétrospective portant sur les épisodes de neutropénies fébriles diagnostiqués au sein de l’unité d’oncologie pédiatrique du service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès sur une période de 2 ans (du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012), 119 cas présentant une hémopathie maligne ou tumeur solide sont colligés, parmi eux 56 cas ont présenté 86 épisodes fébriles (soit 47% des cas). Parmi eux 62,5% ont présenté un seul épisode et 37,5% ont présenté plus d’un épisode. La moyenne d’âge est de 4,9 ans avec une prédominance de la neutropénie fébrile dans la tranche d’âge inferieur à 5 ans. La pathologie néoplasique sous jacente était représentée par les tumeurs solides (52%) et les hémopathies malignes (48%).
Le délai moyen de consultation était de 1,6 jours, et le principal motif de consultation était la fièvre. Le délai moyen de survenue de neutropénie était de 6,2 jours. Une documentation de la fièvre est obtenue cliniquement chez 46% des cas,microbiologiquement chez 29% des cas et dans 25% des cas la fièvre demeure d’origine inexpliquée. Les foyers infectieux retrouvés sont: cutanés (40,6%), digestifs (38%), respiratoires (28%), ORL (10%), urinaires (6%) et ostéoarticulaires (2,3%). Les germes isolés quelque soit le site étaient essentiellement des BGN (58%), moins fréquemment des CGP (22%). La durée moyenne de la neutropénie était de 7,7 jours. 59% des neutropénies étaient de courte durée et 41% de longue durée. la profondeur de la neutropénie était variable, 24% avaient un nadir inferieur à 100 éléments/PNN et 47% avaient un nadir entre 100 et 500 éléments/mm3. Tous les patients ont été traités par une antibiothérapie. L’évolution était favorable dans 92% des cas. 7 patients sont décédés suite à un choc septique. Au terme de ce travail, nous insistons sur la nécessité de la prise en charge rapide et adaptée de la neutropénie fébrile par une antibiothérapie empirique adaptée après enquête clinique bactériologique, sans oublier l’importance de la prophylaxie basée principalement sur les mesures d’hygiène et l’informationéducation des parents à propos du risque infectieux et les moyens de prévention

Référence1257
Année2013
TypeThèse
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AuteurMohib S
DisciplinePédiatrie
EncadrantHida M