LES LYMPHOMES NON HODGKINIENS DE L’ENFANT ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES, HISTOPATHOLOGIQUES ET ÉVOLUTIFS (A propos de 36 cas)

Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) sont des proliférations malignes du tissu lymphoïde qui représentent la troisième cause de cancer de l’enfant après les leucémies et les tumeurs cérébrales. Ils sont caractérisés par leur haut grade de malignité, une atteinte extra-ganglionnaire fréquente, une croissance tumorale rapide et une dissémination précoce en particulier vers la moelle osseuse et le système nerveux central.
Ce travail est une étude rétrospective portant sur les de LNH diagnostiqués au sein de l’unité d’oncologie pédiatrique du service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès sur une période de 3 ans (du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2012). L’objectif est de faire une analyse épidémiologique, d’étudier les aspects cliniques et histologiques, d’évaluer la réponse thérapeutique et les principales complications de ces lymphomes.
Trente six malades sont diagnostiqués comme ayant un LNH. Il s’agit de 27 garçons et 9 filles. La moyenne d’âge est de 6,3 ans avec un maximum de fréquence entre 4 et 8 ans. La durée d’évolution de la maladie avant l’admission varie entre 8 jours et 6 mois avec une moyenne de 45 jours. La localisation abdominale représente 64% des cas, l’atteinte médiastinale représente 17% des cas et l’atteinte ORL représente 28% des cas. Il s’agit d’un lymphome du Burkitt dans 83% des cas et d’un lymphome T dans 17% des cas, les autres types histologiques n’ont pas été enregistrés. Selon la classification de Murphy, le stade III est prédominant (62% des cas) et les stades II et IV représentent 19% des cas chacun.
Le délai de prise en charge a varié entre 2 et 37 jours avec une moyenne de 14 jours. Tous les patients ont bénéficié d’une chimiothérapie. Les principales complications sont représentées par le syndrome de lyse tumorale (69% des cas) et les neutropénies fébriles (52 % des cas). 42% des malades sont en rémission complète, 19% ont guéri, 8 % ont rechuté et 55 % sont décédés.

A la lumière de ces résultats, le retard du diagnostic et de prise en charge des LNH ainsi que les possibilités limitées de prise en charge des complications essentiellement métaboliques expliquent le taux élevé de létalité, d’où le rôle important du diagnostic précoce et de la multidisciplinarité.