Les hemorragies digestives hautes aux urgences du chu ibno rochd de casablanca (A propos de 50 cas)

Les hémorragies digestives hautes (HDH) représentent une urgence médicochirurgicale et peuvent par leur abondance ou leur récidive mettre en jeu le pronostic vital. Notre étude porte sur l’évaluation de la qualité de la prise en charge des HDH au service des urgences du CHU Ibno Roch de Casablanca. Nous avons donc analysé 50 observations d’HDH (de janvier 2009 à février 2010). L’âge moyen de nos patients est de 51,5ans, avec des extrêmes d’âge entre 20 et 82ans. Leur apparition selon le sexe donne une prédominance masculine de 54%. Le mode d’extériorisation de l’hémorragie digestive haute est sous forme d’hématémèse dans 52%, méléna dans 20% et d’hématémèse associée au méléna dans 28% des cas. L’hémorragie est de moyenne abondance dans 38%, de faible abondance dans 32% et de grande abondance dans 30%. La prise de médicaments gastrotoxiques a été notée chez 40% des malades, l’examen physique a trouvé des signes d’hypertension portale chez 30%des malades. Nous avons classé nos malades en trois groupes selon le délai écoulé entre l’hémorragie et l’heure d’admission : on a trouvé que 50% des malades ont été examinés en urgence vraie (avant 24h), 18% en semi-urgence (entre 24 et 72h), et 32% en différé (après 72h). Le délai écoulé entre HDH et l’endoscopie est important à préciser, une fibroscopie faite au delà de 24h après l’hémorragie augmente le risque d’échec diagnostic. 50% des malades ont bénéficié d’une endoscopie avant 24h, 22% entre 24 et 72h et 8% après 72h. La FOGD a posé le diagnostic lésionnel dans 76% des cas, les principales étiologies étaient : les UGD (36%), les varices œsophagiennes (30%) et les lésions aigues de la muqueuse (gastrite,oesophagite et bulboduodénite) (10%). Un traitement médical par IPP injectables a été instauré chez 80% des malades et celui par somatostatine chez 12% des malades. Une hémostase endoscopique a été réalisée chez 34% des malades : sclérothérapie (16%) et ligature (18%). L’hémostase a été assurée dans 84% des cas. Le taux de mortalité est de 16%. Les causes de décès étaient soit une persistance ou une récidive hémorragique. Il ressort de l’analyse de nos résultats et de la littérature consultée, que l’élément essentiel permettant de diminuer la morbidité en termes de complications et de consommation de dérivés sanguins, est la réalisation, le plus tôt possible d’une FOGD. I Les diagnostics précoces et les possibilités d’hémostase endoscopique qu’elle fournit, en font le temps principal lors de la prise en charge d’une hémorragie digestive haute. Il parait donc obligatoire d’encourager sa pratique dans les structures d’accueil des urgences.

Référence1850
Année2011
TypeThèse
Lien document
AuteurMouni FZ
DisciplineCentre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd Casablanca
EncadrantKhaleq K