Les formes graves de la leptospirose en réanimation (à propos de 37 cas)

Introduction :
La leptospirose grave est une entité regroupant des formes cliniques dont la
surveillance et le traitement nécessite dans la plupart des cas l’hospitalisation dans
un service de réanimation.
Le but de notre travail était de décrire les caractéristiques des formes graves
de la leptospirose, d’individualiser les facteurs prédictifs de mortalité et d’évoquer
les moyens de prévention.
Patients et méthodes
Il s’agit dans le cadre de ce travail d’une étude rétrospective portant sur les
cas de leptospirose grave admis au service de réanimation du Centre Hospitalo-
Universitaire Hassan II de Fès entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2007. 57
items (épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs) ont
été recueillis pour l’analyse.
Résultats
Trente sept cas de leptospirose grave ont été colligés : 7 femmes et 30
hommes, l’âge moyen=40 +/- 16,2 ans. La leptospirose grave survient surtout en
période estivale avec 51% des cas. L’IGS II moyen=33 +/- 9, l’APACHE II moyen=17 +/-
5,5. Les atteintes viscérales sont dominées par l’insuffisance rénale (100% des cas),
l’ictère (100% des cas), le syndrome hémorragique (65% des cas), l’atteinte
respiratoire (67,5% des cas), les troubles neurologiques (38% des cas) et les troubles
circulatoires (32,4% des cas).
Dix neuf de nos patients sont décédés (51,3%). On a retrouvé comme facteur
prédictif de mortalité : Les scores de gravité élevés IGS II (P<10-4) et APACHE II (P<104), la présence d'un collapsus (P<0,01), d'une tachnypnée (P=0.001) d'un syndrome de détresse respiratoire (P=0,001), de troubles de la conscience (P=0,006), d'une oligoanurie (P=0,003), d'une pneumopathie radiologique (P=0,0001), d'une hyperkaliémie (P=0,03), d'une hyperurémie (P=0,02), d'une hypercréatininémie (P=0,01), d'une cytolyse hépatique (P<10-4 ), d'une anémie (P=0,02) d'un taux d'hématocrite bas (P =0,007) d'une hypoprothrombopénie (P=0,001), le recours à la ventilation assistée (P=0,001) et aux drogues vasopressives (P<0,0001). Au plan thérapeutique, 100% des cas ont reçu une réhydratation et une antibiothérapie : la pénicilline G chez 36 patients et les cyclines chez un seul. La transfusion sanguine fut nécessaire dans 55,5%, l'EER chez 8% des cas, la ventilation assistée dans 66,6% des cas et les drogues vasopressives chez 40,5% des cas. Conclusion La reconnaissance précoce de ces facteurs impose une prise en charge en unité de réanimation afin d'améliorer le pronostic de la leptospirose dans sa forme grave

Référence2604
Année2008
TypeThèse
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AuteurEl mouftaquir MC
DisciplineRéanimation Polyvalente 2
EncadrantKanjaa N