La pancréatite aigue est une urgence médico-chirurgicale, d’évolution imprévisible. Elle nécessite une prise en charge multidisciplinaire dans une structure spécialisée. La mortalité globale est alentour de 20% dominée par les complications (Infection de la nécrose pancréatique).
Notre travail est une analyse rétrospective portant sur 314 cas de PA colligés aux services de chirurgie viscérale A, B et de la réanimation chirurgicale du CHU Hassan II de Fès, durant une période de 3 ans allant du Janvier 2009 au Décembre 2011. Le but de notre travail est d’analyser les aspects épidémiologiques et les facteurs pronostiques des PA dans notre contexte, en comparant nos résultats avec la littérature.
L’âge moyen était de 52 ans +/-15,46 avec une prédominance féminine (sexe ratio égal à 2,8).
Le diagnostic de la PA a été établi devant un tableau clinique évocateur associé à une lipasémie > 3 x la normale dans 90,4% des cas.
La biologie a montré essentiellement :
· des GB>16 000 éléments/mm3 dans 23,9% des cas.
· Une CRP>150mg/l dans 21% des cas.
· Une hyperglycémie avec un taux >2g/l dans 6,1% des cas.
· Une calcémie<80 mg/l dans 2,6% des cas. La radiologie Nous a relevé 142 cas (45,22%) de PAO, et 171 cas (54,45%) de PANH. · TDM : -Stade E de Balthazar le plus fréquent chez 39,5 % des cas, suivi du stade C chez 22,6 % des cas. - L'ISR le plus fréquent est à 4, retrouvé chez 7% des cas. L'étiologie biliaire est prédominante dans 41,71% suivi de l'origine post CPRE (1,9%), alors que dans 29,97% des cas la cause de la PA a été définie comme idiopathique. Le traitement : · Médical : instauré chez tous les patients. · Endoscopique : SE chez 15,8% des cas. · Chirurgical : en urgence pour 13,37% des cas, en dehors de l'urgence une cholécystectomie a été réalisée dans 40,4% des cas. Les Complications : · une ILN a été retrouvée chez 11,46 % des cas. · une hémorragie digestive haute chez un malade. L'évolution était favorable chez 82,80% des cas, et le décès est survenu chez 17,19% des cas. Dans notre étude, la gravité de la PA a été basée sur des données purement cliniques (troubles neurologiques et hémodynamiques, infection de liquide de nécrose, détresse respiratoire, un séjour en réanimation>7jr, et le décès) et ceci en vue de pouvoir définir les différents facteurs pronostiques sur des éléments objectifs. Ainsi 42 cas de PA sont considérés comme graves. A travers l'analyse statistique (SPSS) de nos résultats, les différents facteurs pronostiques orientant vers une PA grave sont : · Le sexe? · Le séjour en réanimation > 1 semaine · Lipasémie>1000 · GB>16 000 éléments/mm3 · Glycémie>2g/l · calcémie<80mg/l · Stades D et E de BALTHAZAR · ISR à 8 et à 10 · L'ascite