Les envenimations viperines en réanimation

Les morsures de serpent constituent une urgence médico-chirurgicale responsable d’un million d’accidents chaque année, plus de 600 000 envenimations et plus de 20 000 décès en Afrique . Parmi 500 espèces venimeuses, une trentaine présente un risque important pour l’homme. En Afrique ,Ce sont essentiellement des vipéridés, Echis et Bitis

Deux syndromes différents peuvent survenir habituellement suite aux morsures par la vipère : Le syndrome vipérin et cobraïque . Le syndrome vipérin associe un syndrome local (douleur, oedème, parfois nécrose) et un syndrome hémorragique qui peut conduire au décès.
Les venins de ces vipères sont riches en enzymes qui perturbent l’hémostase: hémorragines qui induisent des troubles de la perméabilité capillaire, désintégrines perturbant l’hémostase primaire, enzymes thrombine-like et protéines qui activent la fibrinolyse.
Le syndrome cobraïque comporte une paralysie respiratoire sous l’action de neurotoxines qui se fixent sur la jonction neuromusculaire

D’autres fonctions peuvent être atteintes, en particulier cardio-circulatoire et rénale Pas toute morsure de vipère signifie envenimation, car dans environ la moitié des cas il n’y a pas d’injection de venin et donc on parle de morsure blanche (étiquetée grade 0). La gravité des morsures est liée surtout à la quantité du venin injectée, et quand cette quantité est peu abondante, la réaction est purement locale : douleur, oedème (grade 1), il peut s’y ajouter des signes digestifs et une hypotension (grade 2). Le grade 3 est caractérisé par un oedème extensif atteignant le tronc avec des signes généraux sévères (saignement, état de choc, troubles hématologiques, cardiovasculaires, respiratoires, rénaux….)Le traitement des envenimations vipérines comporte trois étapes complémentaires. En premier lieu, la conduite à tenir d’urgence sur le lieu de la morsure, en rappelant les gestes à faire et ceux à éviter. La deuxième et la troisième étape seront réalisées en milieu hospitalier et concernent le traitement symptomatique et le traitement spécifique (l’immunothérapie) qui est le seul traitement efficace en cas d’envenimation modérée et sévères (grade 2 et 3)

Au Maroc , Les morsures et envenimation de serpents (MES) sont à l’origine de mortalité importante et d’handicaps physiques et psychologiques chez l’homme, mais leur reconnaissance comme problème de santé publique à l’échelle nationale est entravée par une insuffisance des données épidémiologiques .
Dans notre travail on a rapporté cinq cas d’envenimations vipérines graves admis au services de réanimation polyvalente au CHU Hassan II de Fès entre janvier 2010 et décembre 2012, dont deux cas ont retourné à leurs domicile sans séquelles; les deux autre cas ont présenté un syndrome de loge obligeant l’équipe soignante à la réalisation d’une aponévrotomie de décharge en urgence et ultérieurement une nécrose locale d’un seul cas parmi eux qui a nécessité une greffe cutanée au prix d’une cicatrice inesthétique et un déficit moteur minime ; et le dernier cas a décédé dans un tableau de CIVD et défaillance multi viscérale ,afin de poser le problème des difficultés retard d’accès aux centres de soins, au recours au gestes traditionnels pour la majorité des victimes, au manque de formation du personnel soignant, enfin et surtout, à la non disponibilité permanente du sérum antivenimeux

Référence1217
Année2013
TypeThèse
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AuteurOuahbi H
DisciplineRéanimation Polyvalente 1
EncadrantKhatouf M