Notre travail est une étude rétrospective, portant sur 30 cas d’épithéliomas des lèvres, colligés au service d’ORL du CHU HASSAN II de Fès durant la période allant de janvier 2002 à décembre 2006. Il a consisté en une analyse épidémioclinique, histologique, thérapeutique et évolutive. Notre série montre une nette prédominance masculine avec un sex-ratio de 4. L’âge de nos patients varie entre 32 ans et 85 ans, avec une moyenne d’âge de 68ans. Les principaux facteurs de risque sont représentés par l’exposition solaire (profession à risque et origine rurale) et la consommation tabagique. Les lésions tumorales ont siégé préférentiellement au niveau labial inférieur. Le carcinome épidermoide a été le type histologique le plus fréquent avec 77 % des cas, contre 23 % pour le carcinome baso-cellulaire. La forme ulcéro-bourgeonnante a été prédominante avec 64 % des cas. L’exérèse tumorale a été la règle chez 28 patients, avec une marge de sécurité large. Ces marges ont été complètes chez 26 patients et incomplètes chez 2 patients. Un curage ganglionnaire a été réalisé chez 10 patients. Le procédé de réparation a été adapté au siège et à l’étendu du defect. La reconstruction était immédiate dans 94 % des cas et a fait appel à la suture directe chez 10 patients, aux lambeaux locaux chez 16 patients et aux lambeaux à distance chez 2 patients. La radiothérapie adjuvante a été indiquée pour complément de traitement chez 5 patients, et a été palliative pour 2 autres. L’évolution carcinologique a été marquée par deux cas de récidive tumorale dont un repris chirurgicalement et l’autre adressé pour une radiothérapie, tous les deux à 6 mois du post-opératoire. Sur le plan esthétique, le résultat a été jugé acceptable dans la majorité des cas et sur le plan fonctionnel la microstomie a été la complication la plus redoutable corrigée par commissuroplastie dans un deuxième temps. La méthode thérapeutique consistant en une exérèse carcinologique large et reconstruction immédiate peut être discutable. Ce taux de résections incomplètes et de récidive devrait nous amener à envisager une étude extemporanée des recoupes. Lorsque cet examen histologique extemporané est indiqué et ne peut être réalisé pour des pertes de substance nécessitant une plastie de fermeture ou une couverture par greffe, il est alors préférable d’attendre le résultat histologique définitif et d’effectuer la réparation dans un 2ème temps opératoire
| Référence | 2337 |
| Année | 2009 |
| Type | Thèse |
| Lien document | |
| Auteur | Nfissi A |
| Discipline | Oto-rhino-laryngologie |
| Encadrant | Oudidi A |
