L’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est définie par la ligue internationale (ILAR) comme des arthrites sans étiologie reconnue, qui débutent avant l’âge de 16 ans, et qui persistent au minimum 6 semaines.
C’est un rhumatisme inflammatoire chronique touchant l’enfant en période de croissance et de scolarité, pouvant retentir aussi bien sur, sa qualité de vie, que sur son fonctionnement psychique.
L’objectif de ce travail était d’évaluer le retentissement psychique (dépression, anxiété, troubles du sommeil) de l’AJI sur l’enfant atteint, ainsi que son retentissement sur sa qualité de vie.
Pour cela Nous avons mené une étude cas témoins, incluant 47 cas d’AJI colligés au sein du service de rhumatologie à L’Hôpital AL Ayachi ; et l’hôpital d’enfant, CHU Rabat Salé et 47 témoins appariées pour l’âge et le sexe. Chacun de nos enfants était candidat à remplir les questionnaires évaluant les
différents paramètres de l’étude : le CDRS pour la dépression, le SCARED pour l’anxiété, le CSHQ pour les troubles du sommeil, et le PEDSQL Generic 4 ,0 pour la qualité de vie liée a la santé.
On a montré que les enfants et les adolescents atteints, présentaient des répercussions psychologiques de l’AJI; Ainsi, 100% d’entre eux avaient des troubles du sommeil, ce dernier était lié principalement à l’activité de la maladie. 43% avaient un trouble anxieux versus 8,5% des témoins. L’anxiété a été liée aux paramètres biologiques (VS, CRP), et à l’altération de la capacité fonctionnelle Les troubles dépressifs ont été constatés aussi bien chez nos malades que chez nos témoins, avec une fréquence de 4,3%, associés significativement à l’altération de la capacité fonctionnelle.
Enfin la qualité de vie liée à la santé de 50% de nos patients était altérée, corrélée significativement au niveau d’activité de la maladie, estimé par le patient, les parents ou le médecin traitant. La qualité de vie chez ces enfants semble aussi perturbée par les réveils nocturnes multiples, liés à la douleur.
On a montré également qu’il existe une association entre les troubles anxieux, la dépression et la qualité de vie liée à la santé.
En conclusion, l’arthrite juvénile idiopathique pourrait altérer la qualité de vie des patients en partie à cause des répercussions psychiques négatives. Une prise en charge multi disciplinaire, incluant une intervention sur le plan psychique est donc nécessaire.