LE SYNDROME DOULOUREUX VÉSICAL / CYSTITE INTERSTITIELLE ( A propos de 06 cas et revue de la littérature )

Le syndrome douloureux vésical/cystite interstitielle est une pathologie de la vessie qui reste largement méconnue du monde médical et qui touche essentiellement les femmes. Il est défini comme étant une douleur pelvienne chronique évoluant depuis plus de six mois, entraînant un inconfort perçu en relation avec la vessie et accompagné par des envies persistante et forte d’uriner ou une pollakiurie. La confirmation de ce diagnostic, qui reste un diagnostic d’élimination repose sur une série d’examens dont le but est d’écarter d’autres pathologies. Sur une période de quatre ans, entre janvier 2012 et décembre 2015, six cas de syndrome douloureux vésical ont été colligés au service d’urologie au CHU HASSAN II de Fès. L’objectif de ce travail, est de faire le point sur les modifications terminologiques récentes, de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, ainsi que les modalités thérapeutiques de cette pathologie à travers nos six observations et à la lumière d’une revue récente et extensive de la littérature. Dans notre série, tous les cas étaient de sexe féminin avec un âge moyen de 38 ans. La présentation clinique était dominée par la douleur pelvienne, soulagée par la vidange vésicale avec des symptômes urinaires tels que la pollakiurie et l’envie persistante d’uriner. La cystoscopie était l’examen clé du diagnostic objectivant un ulcère de Hunner chez 3 patientes et des pétéchies muqueuses chez 3 patientes. La biopsie vésicale avait objectivé un infiltrat inflammatoire non spécifique chez 4 patientes. Sur le plan thérapeutique, toutes les patientes avaient bénéficié d’un traitement médical constitué principalement de Cimétidine et de pentosan polysulfate sodique. L’évolution était marquée par une rechute chez une patiente. Le syndrome douloureux vésical/cystite interstitielle reste un défi pour tous les médecins et les urologues en particulier. Les recherches qui se sont intensifiées ces dernières années s’orientent essentiellement vers les traitements de la maladie. Pourtant, ils sont souvent peu efficaces et restent empiriques et palliatifs