L’objectif de ce travail était de quantifier les variations de la natrémie après une résection transuréthrale de la prostate, de déterminer l’incidence des hyponatrémies postopératoires et leur corrélation épidémiologique avec les signes cliniques du TURP syndrome, et d’en préciser les facteurs favorisants. Une étude prospective a été mené au CHU Hassan II de Fès sur une période s’étalant sur 9 mois.les critères évalués étaient : la natrémie 24H avant l’opération, H6 ET H24 du postopératoire, âge, tares associées, poids de la prostate, type d’anesthésie, sa durée, le volume prostatique reséqué, et la survenue de signes prémonitoires d’un syndrome de résorption. Les données de l’examen clinique et de l’ionogramme ont été comparées durant la période postopératoire. 134 patients ont été inclus dans cette étude, avec un âge moyen de 67 ans. Une comorbidité a été notée chez 46% des malades. Le poids moyen de la prostate était de 50 grammes, avec une durée d’intervention moyenne de 45 minutes. 88% des malades ont été opérés sous rachianesthésie, alors que 12% ont bénéficié d’une anesthésie générale. 12% des malades ont présenté des troubles du rythme cardiaque per-opératoire, alors que 8% ont présenté des bradycardies sévères. 2 patients ont développé des troubles neurologiques per opératoires ayant imposé l’arrêt de l’intervention, alors que des hyponatrémies < 130 mmol/l ont été notées chez 10 malades (5,61%). Des hyponatrémies < 135 mmol/l ont été objectivées chez 14,92% des malades. Les principaux facteurs de risque de ces hyponatrémies sont un poids de la prostate supérieur à 65 g, et une durée d'intervention supérieure à 70 mn.