L’achalasie primitive de l’oesophage rapporter l’experience du CHU Hassan II Fès (à propos de 21 cas)

Connue depuis le XVII éme siècle, l’achalasie primitive de l’oesophage est une
pathologie rare, de diagnostic souvent retardé et d’étiologie inconnue.
La définition manométrique de l’achalasie (l’absence de relaxation du SIO en
réponse à la déglutition et l’apéristaltisme oesophagien) a supplanté la définition
clinique radiologique et endoscopique du mégaoesophage.
Le but de notre travail, à propos de 21 cas recueillis au service de
gastroentérologie et au service de chirurgie viscérale, durant une période allant de
Février 2001 (date de début du travail au CHU Hassan II – Fès) à juillet 2007, est de
rapporter l’expérience du CHU Hassan II en matière de cette pathologie.
L’âge moyen des patients au moment de diagnostic est de 43,2 ans. Le sexe
ratio est de 0,9. Le délai moyen entre l’installation des symptômes et le diagnostic
est de 61,6 mois. La dysphagie est le maître symptôme retrouvé chez 20 malades
(95%). Les régurgitations sont observées chez 19 cas (90%), les douleurs thoraciques
atypiques chez 12 cas (57%).
En raison de non disponibilité de la manométrie au début dans notre service,
le diagnostic d’achalasie primitive de l’oesophage était retenu sur un faisceau
d’arguments (cliniques, radiologiques et endoscopiques). Cet examen -la
manométrie oesophagienne- n’a pu être réalisé que chez 13 patients.
L’apéristaltisme oesophagien est mis en évidence chez tous les cas explorés (100 %),
un trouble de relaxation du sphincter inférieur de l’oesophage est constaté chez 10
malades (10/11) (91 %), la pression du SIO est élevée chez 5 des 11cas avec un SIO
franchissable (5/11) (45,5 %).
16 de nos patients ont bénéficié exclusivement de la dilatation pneumatique
itérative. Deux malades ont bénéficié exclusivement d’un traitement chirurgical (une
Heller sans système anti-reflux). Deux cas ont bénéficié de l’association de la
dilatation pneumatique à une Heller sans SAR comme alternative thérapeutique,
suite à l’échec d’une monothérapie, et un patient a refusé toute prise en charge
thérapeutique.
Après une première séance de dilatation pneumatique chez 16 patients, huit
malades sont trouvés en rémission clinique, alors que l’échec de cette première
séance est constaté chez les huit autres nécessitant le recours à une deuxième
séance. Le taux de réussite initial un mois après la première séance de dilatation est
ainsi de 50% (8/16). Chez les huit patients trouvant une rémission, l’observation à
six mois a trouvé une rechute chez deux cas, le taux de réussite à six mois après
une première séance de dilatation est alors de 37,5% (6/16). A un an de cette
première dilatation un cas des six patients en rémission encore a fait une rechute.
Alors le taux de réussite d’une première séance de dilatation à un an est de 31,25%
(5/16)
Une deuxième séance de dilatation est exercée ainsi chez 10 malades (huit cas
à un mois, et deux à six mois de la première séance) ; la constatation d’une
rémission initiale est obtenue chez neuf malades, le taux de réussite un mois après
la deuxième séance de dilatation est de 90% (9/10), le taux de réussite à 6 mois est
de 80% (8/10).
Une constatation non significative : un âge jeune et un sexe masculin sont des
mauvais facteurs de réussite de la dilatation pneumatique.
Deux patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical exclusif type Heller
sans SAR : un patient est encore en rémission clinique à trois ans de l’intervention,
alors que l’autre a constaté une rechute à un an de l’acte opératoire.
Deux patients ont bénéficié d’une double thérapie regroupant le traitement
chirurgical et instrumental, les deux cas sont encore en rémission clinique.
Les résultats de cette étude souligne ;
L’intérêt capital de la manométrie oesophagienne dans le diagnostic précoce
de l’achalasie primitive de l’oesophage, d’autant plus que la fibroscopie est normale
(deux cas de figure dans notre série).
L’efficacité d’usage de dilatation pneumatique itérative (séances répétées)
dans le but de garder les patients en rémission le plus longtemps possible.
Une thérapie multiple regroupant plusieurs techniques thérapeutiques voit son intérêt

Référence2570
Année2008
TypeThèse
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AuteurEl-harchouni A
DisciplineGastroentérologie
EncadrantIbrahimi SA