LA GROSSESSE EXTRA-UTERINE A LA MATERNITE ISSAKA GAZOBY DE NIAMEY

La grossesse extra-utérine se définit comme étant la nidation et le développement de la grossesse hors de la cavité utérine. Elle représente l’une des plus grandes urgences en gynécologie-obstétrique. Son pronostic dépend essentiellement de la précocité du diagnostic et de la rapidité de la prise en charge.A travers cette étude rétrospective portant sur 140 cas de GEU colligés à la maternité ISSAKA GAZOBI de Niamey au Niger, durant la période allant du janvier 2012 au décembre 2013, nous constatons que:- La GEU reste une affection relativement fréquente chez nous avec un taux de 1,98%.- La tranche d’âge la plus touchée par cette pathologie se situe entre 20 et 30 ans avec une moyenne d’âge de 30,35 ans.- Les paucipares sont les plus concernées suivies des multipares.- Les facteurs de risque les plus fréquents dans notre contexte sont : les IST (30,72%), les avortements (30%), la chirurgie abdomino-pelvienne (17,85%), la contraception orale (14,28%) et l’antécédent d’infertilité (13,57%).- La triade classique : douleur/ aménorrhée/ métrorragie n’a été révélatrice que dans 32%. D’où la nécessité de penser à la GEU chez toute femme en âge de procréer qui présente une douleur pelvienne et/ou des métrorragies ; d’autant plus si cette patiente rapporte la notion d’aménorrhée et présente des facteurs de risque.- Sur le plan paraclinique : l’échographie et le dosage des béta-HCG plasmatiques sont d’un grand apport pour le diagnostic positif.- Toutes nos patientes ont bénéficié d’un traitement chirurgical par laparotomie (dont 3 cas après échec du traitement par méthotrexate) : le traitement a été radical dans 91,44% des cas; il n’a été conservateur que chez 8,56% des patientes.- La grande majorité des GEU était de localisation tubaire et particulièrement ampullaire : 63%- les complications post-opératoires les plus rapportées dans notre série sont : l’anémie et l’infection post-opératoire.- le taux de survie était de 100%.- l’exploitation des dossiers ne nous a pas permis d’étudier le devenir obstétrical de nos patientes : la quasi-totalité des patientes ont été perdues de vue.Au terme de cette étude, nous retenons que la GEU reste une pathologie fréquente et grave dans notre contexte.En vue d’une amélioration de son pronostic, il est impératif d’agir sur ses différents facteurs de risque, de faire son diagnostic au stade précoce et de disposer de plus de moyens paracliniques et thérapeutiques