Isotrétinoïne et dépression : mythe ou réalité ?

Introduction

L’acné est une maladie fréquente ayant un fort impact sur la qualité de vie. Le traitement le plus efficace de l’acné sévère est l’isotrétinoïne. Des cas de suicide d’adolescents au cours de traitements par isotrétinoïne ont été rapportés et médiatisés. à ce jour, le lien entre la prise d’isotrétinoïne et la survenue de troubles psychiatriques n’est pas établi au niveau populationnel

Matériel et méthodes

Notre étude prospective contrôlée sur une durée de 3 mois utilisait le score Adolescent Depression Rating Scale (ADRS) traduit en dialecte marocain selon la méthode de traduction et contre-traduction recommandée par Beaton et al., chez des adolescents traités pour une acné par isotrétinoïne ou autres traitements. Soixante-dix patients suivis pour acné sévère étaient inclus ; ils étaient divisés en 2 groupes : 35 sous isotrétinoïne et 35 sous autres traitements d’acné notamment des antibiotiques et traitement topique ou physique. Les 2 groupes ont été appariés selon le sexe, l’âge, l’état matrimonial et le niveau d’éducation. La sévérité de l’acné était évaluée par le score de l’ECLA à 1 mois et 3 mois de traitement et la dépression par le score ADRS

Résultats

L’âge, le sexe, l’état matrimonial et le niveau d’éducation ne différaient pas entre les deux groupes de traitement. La fréquence de la dépression était similaire dans les 2 groupes

Discussion

L’acné est une dermatose faciale affichante surtout lorsqu’elle est sévère. Elle peut avoir un retentissement psychosocial important et être responsable d’une altération de la qualité de vie. Il a été montré que le taux de symptômes dépressifs est statistiquement significativement plus élevé chez les patients acnéiques garçons et filles que chez les non-acnéiques. Il existe aussi une augmentation des idées suicidaires et des problèmes de santé mentale chez les adolescents ayant une acné sévère par rapport aux adolescents ayant peu ou pas d’acné. Il est important de rappeler que l’amélioration des acnés sévères par l’isotrétinoïne se traduit le plus souvent par une amélioration de la qualité de vie. Les études publiées dans la littérature n’ont pas permis d’établir une association entre la dépression et la prise d’isotrétinoïne

Conclusion

Notre étude confirme la sécurité d’isotrétinoïne concernant les effets secondaires psychologiques ; certes, des sujets sensibles peuvent exister, dans ce cas leur identification exige des stratégies supplémentaires

Référence3203
Année2016
TypeArticle
Lien externehttp://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0151963816307748
AuteurMoustaide K
Auteurs associésAqil N, Nassiri A, Baybay H, Gallouj S, Mernissi FZ
DisciplineDermatologie
RevueAnnales de Dermatologie et de Vénéréologie
Référence Revue143(12):S262