Efficacité de l’instillation postopératoire précoce de DOXORUBICINE dans la prévention de la récidive des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle à faible risque : essai clinique prospectif randomisé

INTRODUCTION :
Les tumeurs de vessie non infiltrant le muscle regroupent des tumeurs d’évolution et de pronostic différents. Elles ont en commun un risque de récidive élevé après résection endoscopique. Cette dernière constitue le traitement de référence et permet la classification de ces tumeurs.
L’instillation postopératoire précoce (IPOP) réduit de 34 à 50% le risque de récidive tumorale en détruisant les cellules tumorales en suspension juste après la résection et/ou en ayant un effet abrasif des cellules tumorales résiduelles sur le site initial de résection.
OBJECTIF DU TRAVAIL :
Notre étude cherche à évaluer l’impact de l’IPOP à la Doxorubicine en matière de prévention de la récidive des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle, la survie sans récidive, le coût du traitement et du suivi d’une TVNIM, et les facteurs prédictifs de la récidive.
MATERIELS ET METHODES
Nous rapportons une série de 83 patients suivis pour TVNIM, dont 39 ont bénéficié seulement d’une résection transurétrale de la vessie (RTUV), et 44 patients d’une RTUV suivie d’une IPOP à la Doxorubicine. C’est une étude prospective randomisée réalisée au service d’urologie à l’Hôpital Militaire Moulay Ismail de Meknès (HMIM), Maroc.
RESULTATS
Pour le paramètre du sexe, 64 patients étaient de sexe masculin, et 19 de sexe féminin, avec un sexe ratio de : 3,36 H/F. L’âge moyen de découverte de la maladie était de 58 ans, et le suivi moyen était de 21,13 mois. 55,4% des patients présentaient un tabagisme actif, contre 27,7% soumis à un tabagisme passif.
Le résultat concernant le nombre des tumeurs récidivantes a été statistiquement significatif (p=0,014). 21,7% ont récidivé dans le groupe RTUV+ IPOP contre 32,5% dans le groupe RTUV seule. Le stade le plus élevé des tumeurs récidivantes était le pT1.
La taille de la récidive a été également significative (p=0,002), puisque la moyenne a été de 0,77 cm dans le bras RTUV seule contre 0,35 cm dans le bras RTUV+ IPOP. La moyenne de la survie sans récidive était respectivement de 9,28 et 6,73 mois dans le groupe RTUV seule et RTUV+ IPOP. Or, ce délai sans récidive n’a pas été statistiquement significatif (p=0,196).
La moyenne du nombre des cystoscopies réalisées était de 4,25 pour chaque patient. La moyenne du coût global du traitement et du suivi était de 14655 et 12961 DH respectivement dans le groupe RTUV seule et RTUV+ IPOP. Or, cette différence du coût entre les deux groupes reste non significative.
Le nombre et la taille des tumeurs initiales étaient les deux facteurs prédictifs de la récidive rapportés dans notre série.
CONCLUSION
Notre étude a mis en évidence l’intérêt de l’IPOP dans la prévention de la récidive des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle, par la diminution significative du nombre et de la taille des tumeurs récidivantes. Cependant, l’instillation postopératoire précoce n’a pas montré d’impact significatif concernant le délai de la première récidive (survie sans récidive).
La différence des coûts du traitement et du suivi des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle n’a pas été significative dans notre série

Référence970
Année2015
TypeThèse
Lien document
AuteurHarmouchi H
DisciplineHôpital Militaire My Ismail Meknès
EncadrantQarro A