Dissection aigue de l’aorte ascendante problèmes d’anesthésie et de réanimation (A propos de 5 cas)

Au cours de cette période, cinq patients étaient pris en charge pour dissection de l’aorte ascendante. L’âge de nos patients variait entre 38 et 65 ans, l’âge moyen était de 50 ans avec une nette prédominance masculine (80%). Le maitre symptôme était la douleur thoracique dont la description était variable d’un patient à l’autre, aucun des malades n’avait présenté des signes de malperfusion notamment, cependant une insuffisance cardiaque droite était diagnostiqué chez un seul malade. L’échocardiographie transthoracique avait permis de suspecter le diagnostic chez tous les patients. L’angioscanner était l’examen de choix pour la confirmation diagnostique et bilan lésionnel complet chez tous les patients. La mise en condition était basée sur une analgésie multimodale et thérapie anti-hypertensive.Au bloc opératoire, tous nos patients avaient bénéficié d’un monitorage hémodynamique et respiratoire standard, d’un cathéter pression artérielle invasive,d’un abord avec mesure de pression veineux central, de température centrale et d’une surveillance itérative des gaz de sang et de bilan de crase (ACT).
A L’induction anesthésique le morphinique de choix était la sufantanyl, pour l’hypnose etomidate était utilisé chez 3 patients et le propofol chez 2 patients, pour la curarisation le cistracurium était utilisé chez 4 patients et le recuronuim chez un seul patient. L’entretien anesthésique était assuré par les halogénés (sevoflurane) et/ou propofol en AIVOC avec curares en bolus ou en perfusion continue et titration de morphinique. L’antibioprophylaxie était assuré par amoxicilline + acide clavulanique chez 2 patients, et par une céphalosporine chez 3 patients.La CEC tournait en hypothermie modérée avec une durée moyenne de 2h56min et 2h de clampage aortique, la réparation chirurgicale consistait à unremplacement de l’aorte ascendante et de la valve aortique par tube valvé avec réimplantation directe des coronaires selon la technique de Bentall modifiée chez quatre patients, tandis que la valve aortique était conservée chez le cinquième malade. En postopératoire les quatre malades étaient transférés en réanimation, l’analgésie postopératoire était de type multimodal. Dans le cadre de la politique de notre service basée sur l’accélération de la phase postopératoire immédiate (Fast-track recovery), tous nos patients étaient extubés dans le délai le plus précoce, avec H6 comme délai maximal. L’anticoagulation était précoce à base d’HNF, curative chez 3 patients et préventive chez 1 patient.En termes de complications péri-opératoires, un de nos patients avait présenté une dysfonction cardiaque sévère sur dissection de coronaire droite suite auquel il a succombé en peropératoire. Trois patients avaient présenté également une hypokinésie ventriculaire gauche à la sortie de CEC nécessitant la perfusion de drogues vasoactives avec évolution favorable. On notait un seul cas d’insuffisance rénale aigue nécessitait quelques séances d’hémodialyse. La durée moyenne deséjours en réanimation était de 6 jours. La mortalité intra-hospitalière dans cette série de patients, ayant bénéficiés d’une prise en charge chirurgicale était de 20 %, ce qui rejoints les données de la littérature.
Conclusion:La dissection aigue de l‘aorte ascendante est la pire catastrophe que puisse connaitre le réseau vasculaire de l’être humain. Une prise en charge soutenue en préopératoire, en peropératoire et en postopératoire permet d’améliorer le pronostique en passant d’une mortalité intra hospitalière de 55.9 % pour ceux traités uniquement par des moyens médicaux, à 26.6 % pour les patients traités chirurgicalement