CANCER DU SEIN ET IRM MAMMAIRE: POINT DE VUE DU GYNECOLOGUE (A propos de 11 cas)

L’IRM est un outil très efficace dans le diagnostic des cancers du sein. C’est une méthode d’imagerie extrêmement sensible, et son intérêt majeur est sa valeur prédictive négative. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’apport de l’IRM mammaire comme examen de seconde intention après un bilan complet (mammographie, échographie, éventuellement histologique) dans le diagnostic et la caractérisation des lésions mammaires, et de comparer les performances de l’IRM mammaire à celles de l’imagerie standard dans la prise en charge du cancer du sein. Notre étude est basée sur le recueil des données de 11 patientes prises en charge pour suspicion d’un cancer du sein au niveau du service de gynécologie II CHU Hassan II Fès et qui ont bénéficié d’une IRM Mammaire. Pour chaque dossier, nous avons tenu compte des résultats: de l’examen clinique, de la mammographie, de l’échographie, de l’IRM, de la décision thérapeutique multidisciplinaire et de l’examen histologique définitif. Chez 4 patientes, soit dans 36,6 % des cas, nous avons retrouvé un deuxième foyer (homolatéral) non diagnostiqué par les autres examens et qui s’est révélé être un deuxième foyer tumoral dans 3 cas. Parmi les 4 patientes qui ont une multifocalité histologique, l’IRM préopératoire a été positive dans 3 cas (multifocalité suspecté à l’IRM et confirmé par l’histologie) et négative dans un seul cas (absence de lésions multifocales à l’IRM alors qu’il y avait une multifocalité histologique: faux négatif). En plus, dans un seul cas, l’IRM a objectivé une multifocalité, alors qu’il n’y avait pas une multifocalité histologique (faux positif). L’IRM a objectivé chez 6 patientes (54,5% des cas) des lésions suspectes dans le sein controlatéral. 5 des 6 patientes ont bénéficié d’une vérification histologique et une seule patiente a été mise sous surveillance. Parmi ces 5 patientes, une seule patiente avait un cancer bilatéral et 4 patientes avaient des lésions bénignes qui correspondaient à des faux positifs en IRM. L’IRM a été réalisée chez 7 patientes devant la discordance entre les données cliniques, radiologiques et histologiques. Elle a été positive dans 2 cas, faux positive dans 2 cas et faux négative dans un seul cas. Alors que les deux autres patientes ont été mises sous surveillance. L’IRM a été réalisée chez une seule patiente devant la suspicion de récidive locale (un surcroit de densité du quadrant supero-externe à la mammographie). Elle a permis de détecter des rehaussements suspects du site opératoire et du quadrant superoexterne classés ACR 4a sans traduction échographique. La patiente a était mise sous surveillance. L’IRM de surveillance a objectivé un rehaussement faible et tardif du site opératoire avec disparition du RSM focale du quadrant supero-externe du sein droit (vu sur l’IRM initiale). Les résultats de notre série sont concordants avec celles de la littérature qui concluaient que Les performances diagnostiques de l’IRM mammaire sont supérieures à celles de la mammographie et de l’échographie, en matière de sensibilité et de valeur prédictive négative (VPN), dans le bilan d’extension locorégionale du cancer du sein, dans la recherche de récidive locale après un traitement conservateur et dans les situations diagnostiques difficiles. Cependant, la spécificité et la valeur prédictive positive (VPP) de cet examen est médiocre, responsable d’un pourcentage non négligeable de faux positifs, d’où l’intérêt d’avoir la possibilité de réaliser des biopsies et des repérages sous guidage IRM des lésions sans corrélation mammoéchographique, afin d’élargir les indications de l’IRM.

Référence1583
Année2012
TypeThèse
Lien document
AuteurBelaid M
DisciplineGynécologie Obstétrique 2
EncadrantMelhouf MA