PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DU CANCER COLORECTAL DANS LA REGION ORIENTALE (A propos de 100 cas)

Il s’agit d’une étude rétrospective étalée sur une période de 3 ans (allant de janvier 2009 à décembre 2011) portant sur 100 cas de cancers colorectaux (CCR), colligés au centre d’oncologie HASSAN II D’Oujda. L’objectif de notre étude était de décrire le profil épidémiologique, clinique, anatomo-pathologique et thérapeutique des CCR au niveau de l’oriental.
L’âge moyen de nos patients était de 58 ans, avec des extrêmes allant de 25 à 90 ans, une prédominance féminine a été retrouvée dans notre série avec un sexe ratio de 1.27. L’étude des antécédents pathologiques de nos patients n’a retrouvé que 4 cas d’antécédents familiaux de CCR.
Il s’est avéré que nos malades consultaient tardivement à un stade ou la lésion est déjà évoluée, le délai diagnostique moyen étant de 9 mois.
La symptomatologie clinique ne présentait aucune particularité, elle était dominée par les rectorragies, les troubles de transit, la palpation d’une masse au toucher rectal ou à l’examen abdominal et les douleurs abdominales.
Nos malades avaient bénéficié de différents examens complémentaires, parmi lesquels on cite la coloscopie, la rectoscopie, le lavement baryté, l’échographie abdominale et la TDM abdomino-pelvienne.
Ces cancers intéressaient le rectum dans 54%, le colon dans 35% des cas et la jonction rectosigmoidienne dans 11% des cas.

Sur le plan histologique, l’ADK représentait environ 97% des cas avec :
Type histologique Nombre de cas
ADK lieberkuhnien 88
ADK colloïde muqueux 3
ADK mucineux 6
Tumeur villeuse dégénérée 3
Dans notre série, 52% des malades présentaient des métastases. Le traitement chirurgical à visée curative était possible chez 63 patients. Le suivi n’a été possible que chez 25 malades et l’on rapporte 10 cas de récidives locorégionales et de métastases.
Le pronostic de ce cancer est classiquement mauvais, les raisons de ce pronostic péjoratif sont rattachées au diagnostic tardif de la maladie, à l’agressivité de certaines formes histologiques (fréquence élevée des formes indifférenciées et des formes à composante colloïde) et au faible taux d’exérèse curative