Avec l’élimination du paludisme autochtone au Maroc depuis 2005, la lutte contre le paludisme d’importation devient une priorité. Cette lutte se base sur une surveillance épidémiologique du parasite, d’une part, et le contrôle du vecteur d’autre part. Le présent travail est une étude rétrospective des cas du paludisme au Service de Médecine Interne du CHU Hassan II de Fès entre les années 2003 à 2011.
Les résultats obtenus montrent que sur les 26 observations médicales recueillies, les hommes représentent 80,8 % (21patients) de la population totale et les femmes représentent 19,2 % (5 patients) de ces cas. Les cas recensés sont importés de 9 pays d’Afrique subsaharienne dont la majorité est du Sénégal (38,5 %) et de la Cote d’Ivoire (19,2%). Les années de forte incidence ont été 2004 et 2011 avec 6 cas. Le traitement chimioprophylaxique était pris par un seul patient (3,8%) contre 25 patients soit 96,2% qui n’ont rien reçu. Les espèces rencontrées sont Plasmodium falciparum chez 22 cas (soit 84,6 %) et Plasmodium vivax chez 2 malades (soit 7,69 %). Seize soit 61,5% des cas avaient présenté des accès palustres simples alors que 10 patients ont eu la forme grave. L’évolution était favorable chez tous nos malades sans aucun cas de décès ni de rechute.
La bonne connaissance des caractéristiques de ces cas permet de minimiser le risque potentiel de réintroduction de cette parasitose au Maroc par un diagnostic précoce, une prise en charge adéquate et par un renforcement du Programme national de prévention et de lutte contre le paludisme.