CONNAISSANCES, ATTITUDES ET COMPORTEMENT DES ECOLIERS VIS-A-VIS DU TABAGISME A LAPREFECTURE DE MEKNES

Le tabagisme, véritable problème de santé publique, reste la première cause de mortalité et de morbidité évitables qui, à nos jours, débute à un âge précoce et évolue comme une épidémie. Cependant, il est tout à fait possible de faire face aux conséquences sanitaires et sociales de ce fléau mondial en agissant sur les moyens de prévention.
L’objectif de cette étude est d’obtenir des informations au moyen d’un auto-questionnaire écrit, sur les connaissances, les attitudes et les comportements des écoliers vis-à-vis du tabagisme dans la préfecture de Meknès.
Il s’agit d’une enquête de type transversal à visée descriptive et analytique qui a été réalisée auprès des élèves du secteur public et privé de la préfecture de Meknès. Elle a concerné les trois niveaux scolaires (primaire, collège, et secondaire), et elle a été axée sur des élèves d’âge compris entre 8 ans et 18 ans dont le taux de réponse a été de 100%.
La prévalence des élèves qui ont déjà essayé de fumer (même une ou deux bouffées) est de 12,40%, 8,1% sont des fumeurs actuels, 4% utilisent des produits du tabac autres que les cigarettes (chicha, snif, cigare…) et 4,87% utilisent les autres produits du tabac sans fumée, 14% ont commencé à fumer avant l’âge de 10 ans.
Aussi notre étude a-t-elle mis le point sur l’influence du statut tabagique de l’entourage des élèves sur leurs comportements vis-à-vis du tabagisme. En effet, 73,8% de fumeurs actuels ont des amis qui fument et 56,9% ont des parents fumeurs d’où le rôle de la famille sur le comportement tabagique des jeunes. Ainsi 75,5% des élèves nonfumeurs affirment avoir pris part à des discutions avec leurs familles à ce sujet, alors que 41,5% des élèves fumeurs n’ont pas eu cette chance au sein de leurs entourage familiale.
Il faut signaler également que 95,38% des fumeurs actuels désirent arrêter de fumer et que 57% ont tenté d’arrêter de fumer sans succès l’année passée, ceci appelle l’organisation des séances d’aide au sevrage tabagique au profit des élèves et l’institution des consultations antitabac au niveau des structures sanitaires.
Un autre élément mérite d’être signalé: c’est l’afflux massif des vendeurs ambulants de cigarettes. Il s’avère que 60% des fumeurs actuels achètent leurs cigarettes d’un vendeur ambulant ou d’une épicerie, et 63,1% à qui on n’a jamais refusé de vendre des cigarettes malgré leur jeune âge.
Les résultats montrent que le tabagisme passif est élevé du fait que 32,1% des élèves sont exposés à la fumée du tabac au sein de leurs maisons durant les 7 jours précédant l’enquête et 56,12% le sont dans les lieux publics.
Prés de 75,5% des élèves enquêtés ont reçu à l’école, au cours de cette année scolaire, des conseils sur les méfaits du tabagisme sur la santé alors que 24% seulement ont discuté les raisons pour lesquelles les jeunes de leurs âges commencent de fumer . Ces chiffres restent minimes vu l’ampleur du problème, sachant bien que le milieu scolaire offre une excellente opportunité pour la mise en oeuvre des programmes éducatifs de lutte et de prévention contre le tabac.
Concernant le rôle des Médias et de la publicité, 41,5% des élèves déclarent avoir vu des messages de publicité du tabac sur les presses ou les magazines et 67% ont observé les noms des différents types de cigarettes à la télévision lors d’un événement sportif ou autre programme. Durant les 30 jours précédant l’enquête, 85,5% des élèves ont observé des messages antitabac. Il faudrait donc mettre fin à l’impact des média et de la publicité en faveur du tabac chez les jeunes et en parallèle augmenter la fréquence et le nombre de message et de spots anti-tabac.