ESTIMATION DU RISQUE CARDIOVASCULAIRE CHEZ LES DIABETIQUES DE L’HOPITAL REGIONAL AL FARABI OUJDA (A propos de 100 cas)

Le diabète de type II constitue un problème de santé publique du fait de sa prévalence et en raison de la fréquence et de la gravité de ses complications.
En effet, le patient diabétique de type II est à risque de développer les complications spécifiques de l’hyperglycémie chronique, mais aussi et surtout à risque cardio-vasculaire.
Au Maroc, la dernière enquête épidémiologique concernant les facteurs de risque cardiovasculaires a été effectuée en l’an 2000 par le Ministère de la Santé et peu de données existent sur l’estimation du risque cardiovasculaire dans la population générale et chez des populations spécifiques comme la population de diabétiques.

Objectif :

L’objectif principal de cette étude est d’estimer le risque cardiovasculaire chez la population de diabétiques (à propos de 100cas) du Centre Hospitalier Régional AL FARABI d’Oujda et d’étudier les facteurs associés à ce risque à travers une étude transversale.
Méthodologie :
Il s’agit d’une étude transversale réalisée par l’administration d’un questionnaire préétabli la réalisation d’un examen clinique complet incluant un électrocardiogramme, des prélèvements biologiques et une échographie cardiaque. L’estimation du risque cardiovasculaire était basée sur la méthode développée par la « National Health and Nutrition Examination Survey » (NHANES) et qui repose sur des données de l’examen clinique et de l’interrogatoire (âge, sexe, BMI, la tension artérielle systolique, tabagisme) sans prendre en compte les données biologique

Résultats :

Les résultats de ce travail ont montré que 03% de notre population avaient un risque cardiovasculaire à < 5%, 12% avaient un risque entre 5 et 10%, 22% avaient un risque entre 10 et 20%, 33% avaient un risque entre 20 et 30% et 30% avaient un risque élevé supérieur à 30%. Notre étude a montré une association statistiquement significative entre le risque cardiovasculaire et certains facteurs. En effet, le risque cardiovasculaire était associée au sexe et était plus élevé chez les hommes (p<10- 4), était associé à la durée d’évolution du diabète et son équilibre (p<10-2), à l’HTA (p<10-2), et sa durée d’évolution (p=0,02).
De même la ménopause (p<10-4) et la contraception hormonale (p<10-2) ainsi que l’exposition passive au tabac (p<10-4) et la sédentarité étaient associées au risque cardiovasculaire (p<10-2).
Les autres facteurs de risque cardiovasculaire malgré que l’association n’était pas significative, la fréquence au sein de la population de diabétiques à haut risque était bien élevée que celle à risque faible à modéré.

Conclusion :

Notre étude montre que le patient diabétique est à haut risque cardiovasculaire vu l’association concomitante du diabète à de nombreux facteurs de risque d’athérosclérose notamment l’HTA, la dyslipidémie et le tabagisme ce qui explique la grande prévalence de complications cardio-vasculaires chez les patients diabétiques de type II. Ces facteurs de risque associés sont donc à prendre en charge de façon concomitante au diabète