INTRODUCTION : La myasthénie est une affection rare d’origine auto-immune, causée par un dysfonctionnement de la transmission neuromusculaire, et se traduisant cliniquement par une faiblesse musculaire accentuée à l’effort. OBJECTIF : Evaluer les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives des malades atteints de myasthénie. PATIENTS ET METHODES: Nous avons analysé rétrospectivement les dossiers de 18 cas de myasthénie colligés au service de neurologie de l’Hôpital Militaire Moulay Ismaël de Meknès durant une période de 10 ans, et nous avons comparé ces résultats avec les données de la littérature. RESULTATS : Dans cette série, les femmes étaient plus représentées que les hommes (SR=3,5), la tranche d’âge entre 20 à 40 ans était majoritaire (50%) et constituait un pic de fréquence avec une très nette prédominance féminine (89%). 89% des patients de notre série bénéficiaient d’une couverture sociale. Le délai moyen entre l’apparition du premier signe clinique et de la première consultation était de 2 ans. On y retrouve des antécédents personnels de maladie de Basedow chez 11% de nos patients, et des antécédents de diabète de type 1 touchant la fratrie dans 11% des cas de notre série. Les symptômes inauguraux étaient d’apparition progressive dans 50% des cas, touchant principalement l’œil (67%), la mâchoire (44%), les racines des membres (33%), et la région pharyngo-laryngée (67%). La forme de myasthénie généralisée prédominait au moment du diagnostic (67%), et la myasthénie séronégative constituait notamment 33% des cas lors de l’admission. Au cours des 2 premières années de suivi, nous avons identifié 17% des cas de notre série comme étant des myasthénies oculaires pures. Cependant, aucun cas de myasthénie antiMusk n’a été retrouvé dans notre étude. L’imagerie thoracique a révélé dans 33% des cas la présence d’un thymome, et dans 17% des cas une hyperplasie thymique. L’exploration radiologique a été suivie dans 56% des cas de notre série par une thymectomie. Un traitement médical initial constitué principalement d’un anticholinestératique a été donné chez 100% de nos patients. Par la suite 33% des patients de notre série ont nécessité un traitement de fond, constitué soit de corticothérapie seule (22%) soit d’une association corticothérapie + Immunosuppresseurs (11%).
LA MYASTHENIE : Expérience du service de neurologie de l’hôpital militaire Moulay Ismaël de Meknès
CONCLUSION : Nos résultats étaient globalement concordants avec les données de la littérature et avec les caractéristiques connues de la myasthénie (présence de pic de fréquence, la prédominance féminine, la prépondérance de la forme généralisée et séropositive à l’AC anti-RACh). Nous notons cependant une fréquence plus élevée de thymomes dans notre série par rapports aux données de la littérature.